je regarde ça
parce que c’était
le bon rythme
et vous
je ne sais pas
ce que vous faites
ni ce qu’est
votre rythme
et vous
ensuite
ça n’avait plus aucun sens
je regarde ça
parce que c’était
le bon rythme
et vous
je ne sais pas
ce que vous faites
ni ce qu’est
votre rythme
et vous
ensuite
ça n’avait plus aucun sens
le bon temps
en tous cas, moi
la fille qui a failli mourir
a un oeil fermé
mais pas l’autre
la fille qui a failli mourir
attendait que son mec soit parti
et puis s’est mise a parler à l’autre
la fille qui a failli mourir
lui sourit
elle a un oeil fermé
et pas l’autre
une bouche pincée
c’est tout ce que je sais
sans titre
dans la tête
alors que je marche dans la rue
et puis j’ai le mot
le mot rockin
après j’ai un trou
avec l’air et le mot je rentre chez moi
j’ai mon pain
et puis chez moi j’ai le deuxième mot
mais impossible de savoir qui chante
je sais qu’il chante ça doucement et gaiement
c’est un homme, ce n’est pas la version originale
c’est un homme
qui va mourir
bien sûr, il n’y a pas que ce morceau là
enfin si
ouais
et petit chapeau
je ne sais vraiment pas pourquoi
ça ressemble assez au portsmouth sinfonia
ou alors c’est parce que j’entends en même temps quelqu’un qui joue à Eledees
ou alors
il y a peu de gens qui peuvent porter ce petit chapeau con
j’aimerai bien
aussi
ne pas dire ce que je déteste
que ce que je déteste n’existe pas
ne plus lire le journal, ne plus écouter la radio, des infos, ne plus penser à françois hollande l’ineptitude barbare du capitalisme et du mensonge, ne plus écouter, toutes ces musiques que je détestent et que j’écoute pour vérifier, avec espoir pour vérifier qu’il y a quand même quelque chose, au fond quelque chose que je puisse aimer et puis, une fois retranché dans ce bunker confortable sans vision je pourrai tourner en rond, relire dal tokyo, regarder toutes ces belles images et puis me mettre le premier album des undertones, porter un badge de 23 skidoo, se regarder dans la glace et être satisfait de la vie
fumer un cigarillo avec les pensées qui s’évaporent
dormir la nuit
hanter le jour
revoir tous les fassbinder
rester seul dans la nostalgie d’une destruction possible figée dans un certain temps
une jeune fille arabe avec un voile et une veste en cuir noir bien épaisse
vous vous rappelez d’elles ?
par exemple
voilà j’ai fini de fumer et je hais DE NOUVEAU ce qui est bien et comme cela doit être
la destruction est possible dans notre temps
oui, j’ai détesté ce disque de kendrick lamarr
il y a tout de même une bonne chanson dedans
celle-là
on s’écrit des emails avec sami, on parle des gens qui sont payés pour parler des disques et des livres –
il y en a qu’on connait personnellement alors on a tendance à les excuser –
je lui raconte que j’ai entendu olivier lamm (je ne le connais pas) sur une radio publique nationale prendre part à un échange fatigué avec des personnes fatiguées à propos de disques – ils parlent d’un groupe qui s’appelle death grips, que j’ai soigneusement évité jusqu’à présent probablement parce que je suis snob ( mon radar fonctionne en éliminant les objets que j’ai l’impression de voir partout) –
bref, une des personnes fatiguées parle d’eminem (parce que c’est du rap aussi, voyez vous, et qu’ils sont énervés, ces gens-là) – olivier lamm parle de mark e smith (je viens d’aller voir sur pitchfork, ils parlent de mark e smith aussi) –
bien sur, il n’y a rien à prouver dans un sens ou dans l’autre – et il ne s’agit pas ici d’esquisser le début d’une démonstration (démontrer quoi ? que je suis snob ? que les journalistes doivent manger ?) –
j’imagine qu’il ne faut pas s’en soucier, je veux dire, des gens qui parlent à la radio nationale – Guy fait ça très bien (ne pas s’en soucier, ou donner l’impression de ne pas s’en soucier) –
de mon coté, c’est moins évident – ça m’agace et ça m’abat un peu, je dois dire, toute cette facilité –
je regrette cette perte de temps et d’énergie (la mienne surtout) –
bon, en l’occurrence, je n’en veux à personne – j’ai découvert des choses qui m’ont beaucoup plu grâce à olivier lamm – bref, c’est pas vraiment la question –
sami me dit que tout ça est surement un peu lié au fait qu’on vieillit – tout ça, je crois que ça veut dire : la difficulté de rencontrer des propos qui font écho avec justesse à ce que je ressens face à la musique –
(je mets une vidéo pour les personnes qui ont déjà décroché)
ça me rappelle ce projet qu’on avait avec un ami dessinateur et un musicien de créer un site internet – on voulait que quelqu’un dise enfin beaucoup de mal, quelque part, de toute la production majoritaire – on voulait parler des gens à qui on donne de l’argent parce qu’ils prennent part à l’effort publicitaire général (une sorte de remerciement de la part des instances officielles) – on voulait parler de la nausée générée par les agents du bon goût et de l’élégance –
évidemment, on ne l’a pas fait – on a eu des bouts de débats (« critiquer pour critiquer ? », « anonymes ou pas ? », « donner libre cours à l’aigreur ou pas ? ») – voilà –
des fois je regrette de ne pas l’avoir fait, tout seul – ici, parce que je lis un fanzine musical lyonnais et que j’ai l’impression d’avoir entre les mains une mauvaise photocopie de ‘magic’ – là, parce que j’écoute des débats à la radio à propos de rufus wainwright –
bon,
voilà –
dans un dernier email, sami me dit encore : « moi j’ai toujours énormément d’enthousiasme à écouter de la musique et à y m’intéresser, peut-être encore plus qu’avant, mais je dois dire que je suis presque devenu réac concernant la musique actuelle » –
c’est peut-être ça, on est devenus réacs – snobs et réacs –
allez, salut, je vais mettre un cdr de sunroof! –
comme
dirait
Lacan
cette histoire de cinq ans
et maintenant je pense ça
Läss uns photos machen.
Photos von die Menschen.
Läss uns photos machen.
Photos von der Sachen.
Läss uns photos machen.
Ich von dir.
Läss uns photos machen.
Du von mir.
du dimanche
plus mauvais disque de l’année 2011
j’ai nommé
channel pressure de ford & lopatin
le fait que ça eut pu être enregistré dans le home studio de jan hammer ne m’impressionne, bien évidemment, qu’encore plus défavorablement. Donc, vous connaissez tous ce disque, c’est un exercice de transposition de l’esthétique sonore d’une époque qui peut-être fonctionne {mais qu’est ce qu’on en a à faire de cet exercice?} et nous donne un bon gros kick glucosé de junk food sauf que contrairement à un donut au sucre glace mangé puis jeté, ici la nausée est produite par la surabondance qui survient dès le deuxième morceau. Plus d’idées, plus rien, le truc tourne à vide au deuxième morceau et quand on entend les mêmes CLAPS qu’utilise Dam-Funk on pense immédiatement, injure suprême, white people!. Bref si je n’avais pas rapidement compris que je tenais là le plus mauvais disque de l’année 2011 je n’aurais pas écouté ce truc jusqu’au bout. Bah, c’est vrai je fréquente un peu trop d’américains virtuels en ce moment.
Quel ennui.
parfois c’est touchant parfois c’est une épreuve, à regarder
je voulais vous annoncer une bonne nouvelle mais ça n’a pas marché
pourtant j’ai cherché, regardé et écouté
je me rappelais le moment où on aimait bien laurie anderson
et je pensais que ça pouvait redevenir possible et ça ne l’est pas
peut-être que vous n’en aviez pas le doute, moi je l’ai eu ce matin
j’ai vu une image et j’ai alors eu ce doute
seul point positif, laurie anderson a la même coupe de cheveux qu’eva joly
la pestiférée du moment et ça c’est bien
être pestiférée des abrutis c’est bien
ça ne va pas {me} durer
j’écoute les bush tetras à la place, oui la fille est morte
et tout, et puis j’ai écouté ce 45 tours
conseillé par charlene darling de
la ligne claire
ça n’est pas bien malin
il faut juste se demander comment ces deux chansons peuvent être jouées
maintenant donc
ensemble
juste parce que je ne me souviens plus du numéro de
la plus belle chanson
surement un des plus beaux albums du monde
ne me demandez pas pourquoi
rien, le 9 avril
mais la semaine est pas mal