10_jeudi

{16:21}

oui, on peut appeler ça blogger

oui, ce qui est haïssable c’est le commentaire
je vois bien
que ça n’est pas clair

oui, je suis d’accord
oui, c’est ça qui est important

ok je mets une video

ok je mets une autre video

c’est le bordel
ça va

12_vendredi

{23:37} il me reste vingt trois minutes pour

rester dans la course
alors que je viens de me faire doubler
ayant pourtant moi-même lancé le top départ
c’est vrai qu’on
avait tout abandonné
alors que j’étais là un peu déçu au début par le lieu
et puis un peu plus tôt je crois, peut-être la veille
j’avais parlé à un mec du fait qu’il y a un nouveau rihanna et d’un morceau pas mal entendu deux fois en voiture
le mec ne savait pas qu’il y avait ce nouveau rihanna je crois que si je la voyais dans la rue je ne la reconnaitrai
pas et je crois qu’avant je n’avais jamais rien entendu d’elle ou je ne m’y étais pas intéressé et maintenant je crois que je ne m’y intéresse plus
après, à un autre moment, je classe des disques
j’ai dit que je les classe quand je m’ennuie
je m’ennuie
comme ça je peux voir la progression de l’ennui, comptabilisée dans discogs
et puis dans le noir et le bruit je regarde les gens qui travaillent
les employés, le petit monsieur qui passe avec sa veste rouge et qui ne regarde personne
j’imagine que vous écoutez la voix de jeff bridges en lisant et que vous ne comprenez rien, ni à l’un ni à l’autre, disons que je l’espère
un peu, pas vraiment
le petit employé pour gens riches passe entre les corps et les colonnes et disparaît puis moi je m’assois et le petit employé amène
l’immense bouteille de vodka car celle d’avant est finie ou alors quelqu’un en a demandé une autre et cette bouteille là est bue en
quelques minutes
par uniquement quatre personnes et je suis debout et j’ai un verre et il n’y a plus le petit monsieur, employé
et je dois dire, ce qui est difficile pour moi, je dois dire que je
ne m’ennuie pas
les corps eux sont là
et les colonnes
c’est la deuxième fois cette année que, je dois dire,
je ne m’ennuie
pas
je dois le dire
probablement un signe, un mauvais signe, de maladie
?
je crois qu’il y a d’autres employés qui doivent être aimables avec des gens beaucoup plus riches qu’eux, ils travaillent dans des banques
et manipulent
les chiffres de cette richesse et je ne sais pas comment
ils font, et je ne sais pas pourquoi j’ai pu avoir
autant
de disques
de virginia astley, tous ces moments d’ennui
que je garde et classe

22_vendredi

{0:02} qu’est ce que je

disais déjà

?

tiens on m’a parlé de la troisième génération de la r.a.f hier
et je n’ai pas encore eu le temps de me renseigner

maintenant c’est fait
tout ça grace à vous

20_mercredi

{19:04}

Eric Hysteric est mort
ce matin

salut

13_mercredi

{19:58} d’expérience

des nouveaux disques
j’en ai plein
si vous saviez
des nouveaux disques

j’en ai tellement j’aime bien les recevoir, les vieux aussi, ils se ressemblent quand ils arrivent
dans leurs paquets, ma concierge veut récupérer les timbres
moi je veux, que dis je, je dois, récupérer les paquets
pour les renvoyer
avec des nouveaux disques dedans
des nouveaux disques que
j’ai sortis, à vous je dois les renvoyer
car j’en ai plein
des nouveaux disques
si vous saviez
ils sont en soldes et les voici après ce lien
qui est un trou

puis peut-être revenir
si la page ne s’est pas ouverte dans une
nouvelle fenêtre, c’est toujours un choix difficile
ou ça l’était et ici ce sera la valeur
par défaut

revenir pour lire 3 lignes de plus
a propos de joseph racaille
oh un vieux disque alors
oui un vieux disque
alors
autant mettre directement la plus belle chanson de ce vieux disque
encore une que je ne pouvais plus écouter et qui maintenant voudra surement dire autre chose à l’autre que vous êtes
que tu es
toi
tout ça manque, pour l’instant, pas mal d’agitation
de la trépidation d’un train
autour duquel on se précipite

salut

12_mardi

{23:35} comme si c’était

1999, oui
1999, plus précisément le Lundi de Paques, j’ai créé un blog {un autre} puis j’ai demandé à ec et à yann d’y participer, il y avait aussi manach, d2b, peut être jfnm, on pourrait le retrouver facilement, un blog pour mettre fin aux blogs mais ça n’a pas marché
ce qui a mis fin aux blogs c’est bien sur facebook
mais pourquoi est ce que je dis ça ? oui,
je sais, c’est parce que je pensais à ce blog
est ce que les gens savent même suivre un lien sur un un blog, encore ? de nos jours
sombres
les gens, on se fait des idées n’est ce pas sur ce qu’ils sont ce qu’ils pensent et comme ils sont cons
peut etre que ça ne sert pas
entièrement à rien
de faire ces blogs , passons, et
le disque que j’écoute encore, je peux mettre cette vidéo, une simple image avec la musique qui passe, le disque que je continue à écouter malgré tout cette année
2016, comme si

et puis il y a un autre moment, ou plusieurs, dans ce disque où tout s’arrete comme dans un truc de steve reich que j’aime beaucoup aussi
parce que c’est le son des gens
dans la ville

je ne sais pas quelle excuse je vais trouver pour ne pas aller voir son concert le 4 juin
tout ce que je sais c’est qu’à chaque fois qu’il disait times square
je voyais central park
dans le disque
pourvu que ce soit sombre,
2016

8_vendredi

{12:08} Mais qui peut se flatter d’être compris? Nous mourons tous inconnus.

le 14 Décembre mon ami, ici nommé ec mais qui pouvait aussi bien s’appeler moderne ou autres, est mort.
à ce moment là j’avais pensé l’écrire ici, car ce blog est hébergé sur son site, site par l’intermédiaire duquel nous nous sommes rencontrés puis plu, oui nous nous sommes plu
et ce blog nous l’avons créé ensemble, a peu près dix ans plus tard
mais alors le 14 Décembre j’ai pensé à un soir où j’étais chez lui, un soir parmi d’autres et un moment parmi d’autres, tout cela est inracontable, mais ce soir là il est allé chercher un 45t, je me souviens très bien de son air quand il s’est remis sur son cher canapé et qu’il avait sa clope ou son air d’avoir sa clope et, une fois de plus, une fois parmi d’autres
là je le vois qui retombe sur son canapé
un 45 tours allemand
je le revois encore et encore
j’ai beaucoup aimé ce disque qu’il a mis alors, bien sûr je ne le connaissais pas et je ne l’ai toujours pas

lui il l’a
et ce soir là il chantait la chanson
comme il faisait souvent, comme mes parents peuvent faire
aussi, et pas moi
jamais moi

le 14 Décembre je n’ai pas pu mettre la chanson, je veux dire que je n’ai pas pu l’écouter plus de dix secondes
maintenant c’est difficile mais je peux coller le code pour que d’autres l’écoutent

ce qu’on peut dire d’autre
ne peut être compris
ni moi ne puis je être compris, de toutes manières c’est inutile et insuffisant

moderne
salut

17_mardi

{15:24} interlude révolutionnaire

la révolution ne pourrait elle, d’ailleurs, être autre qu’interludaire ?
espérons le, peut-être, ne l’espérons pas, n’en attendons rien, je me souviens que lorsque j’étais étudiant en médecine j’étais allé, exceptionnellement à un cours, probablement à cause de cette grande fille qui venait d’aulnay sous bois sinon je ne vois pas vraiment de raison d’y être allé et là, une dame, une prof, nous avait expliqué que la vie était un jeu, je lui avais bien sur expliqué que c’était une connerie, et que même si c’était un jeu je refusais d’y jouer puisque je n’en connaissais pas les règles, écrites par d’autres. intermède juvénile qui ne me rapporta aucun point dans le cursus, ni avec la grande fille.

je n’ai pas eu l’occasion d’écrire tout la déception que m’a apportée le petit livre à nos amis, il suffira de dire que je n’y ai trouvé que 3 ou 4 pages bien écrites avec un peu d’allant et de l’idée, trop de références à l’Occident {?!} des piques anti-marxistes un peu bêtes, ou le pire, le thème apparemment central de la vérité éthique, le reste étant surtout une suite de vignettes, d’anecdotes de camaraderie de voyage sur les divers théâtres d’opération passagers, rien que je n’ai vu en plus clair sur bfm tv déjà. ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas amis, c’est ça qui est étrange mais reste vrai. enfin,
je crois

bon je me faisais la réflexion l’autre jour, sans doute en regardant le journal de tf1 (qu’on se rassure je ne regarde la télévision que 45 minutes grand maximum par jour, ou plutôt disons qu’elle est allumée pendant ce laps de temps) la réflexion que finalement la liberté d’expression qui est défendue à cor et à cri cette liberté là n’est comprise par nos dirigeants, et donc appliquée à nous, que comme la liberté pour nous de pouvoir lire et écouter ce qu’ils ont à dire eux. ce qu’ils ont à nous dire, et à nous enjoindre, ils ont besoin que nous puissions l’entendre, le lire, l’apprendre. ils doivent pouvoir librement, et à chaque instant, nous délivrer leurs idées, leur vision du monde, leur culture et leurs ordres. Et nous, républicains, nous avons le devoir, civique, d’entendre, de lire et d’apprendre ces ordres. Et nous, républicains, nous devons défendre la liberté de nos oppresseurs à nous parler. nous n’avons, bien évidemment, aucune compétence pour nous exprimer et bien peu d’entre nous n’en prennent les moyens, pourtant simples comme celui que j’utilise actuellement.
voilà ce que j’ai compris.
lou-edie
ce que j’ai bien aimé, dans à nos amis, c’est l’utilisation répétée de la forme nous, révolutionnaires que j’ai trouvée choquante et présomptueuse car pour moi de révolution il n’y a pas eu donc de révolutionnaire je ne vois trace. mais une fois ce petit choc surmonté j’ai pensé que je pouvais du coup dire moi, révolutionnaire et c’est ce que je dis maintenant
ça me passera, j’en suis sur

3_mercredi

{14:24} succédané

ça n’est pas comme si je n’écoutais pas de disques
j’en reçois plein
parfois je les écoute, parfois je les aime
j’en reçois plein
je vois tellement de vieux disques
partout des vieux disques et moi-même bien souvent je mets ici de ces vieux disques
chacun à sa petite époque préférée pour ce qui est vieux, la mienne, je me dénonce spontanément, se situe entre 1972 et 1981, quand je dis 81 je pense en fait 78 mais j’essaye de faire preuve d’ouverture d’esprit
mais pas trop, enfin époque préférée pour ce qui est des vieux disques parce que mon époque préférée c’est celle-ci, sans vouloir encore la qualifier cette époque disons que mon époque préférée se situe actuellement au trois décembre deux mille quatorze, et dans cette époque il y a de la musique qui est faite
faite en énorme quantités
ce qui me frappe c’est que en dehors des grosses rééditions consensuelles (par leur obscurité affectée) dont est devenu le chantre le label superior viaduct, en dehors de ce flot continu de vieux disques, il y a une telle quantité de poches de production disjointes, à tel point que même l’étendue des poches reste elle-même inconnue et donc hypothétiquement infinie
je ne vous parle que de ma poche
je vois bien ce qui se passe ailleurs, la plupart me déplait, il y a beaucoup de néo-hippies, pas mal de proto-prog, une infinité d’emmerdeurs et une poignée de marchands appuyés par le bras armé de toute industrie, la presse plus ou moins professionnelle
j’écoute beaucoup de disques, de disques qui viennent de sortir, par des gens vivants encore au trois décembre deux mille quatorze, quelques uns m’enchantent, très rarement je ressens une vraie adéquation complète avec mes aspirations {généralement destructrices}, ce n’est pas le cas avec toutes ces musiques apolitiques, vous savez bien les gens qui expriment leurs petits sentiments bourgeois sur l’amour, l’amour qui est le seul lieu de désespoir pour eux, ou ces gens qui composent, ces gens qui seraient avant tout des poètes et des musiciens, des poètes de la bourgeoisie et des accompagnateurs de l’exploitation.
au passage je me faisais cette réflexion que l’europe, qui se prétend un rempart contre les nationalismes, est bien évidemment elle-même une nation en construction, une nation sans peuple, une nation forgée par les capitalistes pour leur seul intérêt. je ne suis pas attaché à une nation, ni même peut etre à un peuple, je suis attaché à une communauté de désespoir et de révolte, une communauté qui rejette tout pouvoir et, in fine, toute organisation du monde. une communauté qui n’a pas de frontière mais s’oppose à la globalisation. une communauté du vieux et du nouveau.
je me disais que j’allais parler de ce disque. et je crois que c’est ce que je viens de faire. il vient de sortir.

salut

14_vendredi

{16:40} sans rien dire

c’est toujours mieux
de ne rien dire
j’écoute de la pop
musique
pour m’empêcher de dormir
l’époque n’est pas joyeuse
et la mort rode
tout le monde est d’accord
d’accord pour dire

m’empêcher de dormir
et ne rien dire

je ne vous souhaite rien

3_vendredi

{15:30} le bon temps

quand je n’étais pas seul
à faire ce bl*g
non on ne peut pas parler d’écriture
l’écriture c’est autre chose
l’écriture c’est pour les écrivains
et vaines, ici on poste des trucs
un peu par nécessité et un peu par devoir
ce n’est pas de l’écriture, on ne peut pas
en parler petite fille
tu sais bien ce que
je pense
petite fille
quand je n’étais pas seul
à faire ce bl*g
sébastien parlait souvent de chandra
et il avait raison
sébastien
comme toi tu sais
que c’est moi qui aie raison

2_jeudi

{18:45} annonce

n’oubliez pas
je l’ai déjà dit
que vous pouvez vous inscrire
ici, sur ce forum
je sais, c’est un peu impressionnant
vous y trouverez, comme moi, ce genre
de choses
renversantes, mais pas seulement
il n’y a pas que cette saloperie de musique dans la vie
tout de même

salut

PS: il est interdit d’y utiliser son vrai nom

16_vendredi

{12:19} on a reçu ça

qui est bien

par Elise Vertige:tumblr_n5nxphxtEF1s6eipco1_500Flamme-éternelle annonce la couleur dès l’entrée : c’est de la parodie qu’il faut repartir pour que l’art dessine un désir politique à la mesure de la terreur infligée par le CAC 40 ou le Nasdaq, c’est-à-dire par la puissance du chiffre.
Violence de ces chiffres quand ils veulent faire Loi.
Tu prends l’ordinateur à ta disposition et tu écris, tu tapes, tu frappes, tu colles, tu penses, tu vas sur Facebook comme ces deux jeunes filles devant moi et dont la simple présence s’impose dans ce lieu étrange, tu envoies un mail à la femme que tu aimes, tu penses à une phrase qui te démange, à un slogan politique, à un poème, des photocopieuses sont à ta disposition, tu affiches tout ça où tu veux, rien que ta présence ici est déjà un acte politique : tu es plusieurs.
Je dis un désir (de) politique car cette flamme s’est éteinte depuis longtemps dans le couvre-feu de la contre-révolution. Tous ces enfants inconnus de la patrie reconnaissante morts pour rien dans les guerres ont été remplacés par tous ceux que la société suicide au rythme de la moissonneuse-batteuse : ici, foin d’illusions, tu respires, tu trouves ton second souffle, et tu fais à ta manière, avec tes armes, tu fais des ténèbres quelque chose de vivant, au moins temporairement.
Il y a ici quelque chose du miracle et de la grâce.
Tout est gratuit, à ta disposition, tu te débrouilles et puis la bière n’est pas chère.
Je regarde Suspiria de Dario Argento, des dizaines de DVD sont rangées sur une étagère, tu prends, tu mets le disque dans le lecteur, tu te vautres dans un canapé, derrière l’écran il y a des pneus, du polystyrène, du scotch, du carton, c’est beau tellement c’est le bordel, je me dis que j’aimerais être là, la nuit, sans soleil, parce que la pensée la nuit envahit tout pour recouvrir le silence et puis il y a Jules qui fait grève de l’école et qui découpe à la scie des blocs blancs pour obtenir je ne sais quelle forme qu’il y a dans sa tête, sa maman qui s’amuse de le voir faire, sourire aux lèvres, et Marion, ironique, observant les agents de sécurité, qui murmure « wouah, gros lieu d’échange ».
Dommage que chaque jour, tout ferme à Minuit car j’y passerais mes nuits à travailler, faire l’amour et discuter.
On ne peut pas fumer, je trouve ça con.
Mais après tout, on s’en fout, c’est gratuit, tu peux rentrer tu peux sortir et recommencer ainsi tant que tu veux. Alors je remonte les escaliers au moment où des images de femme trucidée rouge apparaissent sur l’écran fumer mon clope. Dehors il fait beau, je me sens bien, je me dis que la flamme brillera le temps de l’exposition, cette ZAT installée dans un Palais de la République jusqu’au 23 juin. ZAT (Zone d’Autonomie Temporaire), retournez ces trois lettres, et vous obtenez le nom d’une drogue, drogue qui a remplacé aujourd’hui la joie procurée par l’émeute, le délire comique qui consiste à renverser le monde, la reprise en main par ce qu’on n’ose même plus appeler le peuple de la politique quand elle redevient ce qu’au fond elle est : un « art » au service des dominés, c’est-à-dire des condamnés.
Je suis ce condamné. J’en ai ras-le-bol d’être ce con-damné. Je ne suis pas une victime. J’ai souvent le désir que tout change, d’un coup, c’est comme ça, et j’emmerde ceux qui appellent ça, même pour rire, « communisme ».
Je préfère l’anarchie. C’est dans l’anarchie qu’on crée, qu’on invente, n’en déplaise aux précepteurs culturels.
Hirschhorn n’est pas dans le regret ni dans la nostalgie, il avance, il propose sans imposer, il fabrique ses œuvres comme si des traces en direct en public de l’état de sa pensée à tel ou tel moment, et comme il sait que la philosophie ou la poésie doit être faite par tous et non par un seul, il met les outils à la disposition de chacun, du commun, pour creuser un sillon, une ouverture dans cette catastrophe hyperbolique qu’est devenu le monde.
Il y a aussi une bibliothèque remplie d’ouvrages, de polycopiés, d’œuvres de Romaric Sobac, il y a un ralentissement du temps, un espace dévoré par tout ce fatras d’objets hétéroclites, de corps, de voix qui percutent l’espace.
On s’y sent bien.
Nous sommes tous acéphales. Nous sommes tous monstrueux. Nous sommes tous des soldats inconnus se posant au fond la même question : quelle est cette époque qui nous interdit de penser la vie ?
J’ai envie moi aussi de faire comme Jules, de prendre une scie, de découper, de détruire, de reconstruire, de scotcher, j’écris des phrases dans mon carnet, je ramasse au passage le journal quotidien édité chaque jour le temps que la Zone existe, c’est en noir et blanc, c’est beau me dis-je le noir et blanc, parce que c’est simple, efficace, et qu’on peut le remplir des couleurs qu’on veut y mettre.
Sortir des égouts tels des zombies, renverser la peur qu’on éprouve, et terroriser ce ramassis d’ordures qui nous dictent nos pensées et nos salaires et épuisent nos sens – voilà un bon début, me dis-je. Ce début n’a pas encore eu lieu. Mais que sa possibilité commence dans un musée, au fond, c’est parfaitement logique et puis, peu importe, on en est plus là, on en est plus à se poser ce genre de questions idiotes. J’ai été cet idiot. Et je remercie ceux qui m’ont poussé à aller voir par moi-même puisque je ne voulais pas y croire. Merci Jules. Merci Guy. Merci Hendrik.
Flamme-éternelle existe et c’est tant mieux. C’est tant mieux parce qu’il n’y a plus rien et que ça prend toute son importance à cause de cet esprit du nihilisme dans lequel on est né, à cause de ce « Il n’y a plus rien », justement.
tumblr_n5nxnsnkbI1s6eipco1_500 Je pense bien sûr à Guy Debord, ce passeur.

Partout, il y a des slogans affichés sur des tissus, sur des polycopiés, tagués, inscrits au stylo, c’est foutraque, ça en fout plein les yeux et c’est dans le désaccord avec certains qu’on rencontre l’accord avec d’autres. Ils sont souvent incomplets parce qu’il faut en imaginer la suite (« Don’t cry, Work », voilà) mais plus que ça, ils sont incomplets car ils traduisent l’incomplétude politique d’aujourd’hui.
Ils sont comme les signes avant-coureurs d’un futur qui est déjà là.
Tout reste à faire. Ce n’est que le début. Etc. Etc. Et que l’art organise des passages vers le politique sans qu’on soit obligé d’en appeler à sa fin (la fin de l’art), sans réveiller les illusions de la table rase et du dépassement (dépassement de l’art), fabrique un nouveau paradigme pour aujourd’hui : la transgression qui vient (à l’heure où celle-ci n’est plus possible et s’achève dans l’ironie généralisée) sera politique ou ne sera pas.
Ici, le feu devient espace de parole, d’appropriation, joie discrète et déambulation, échanges et questionnement : qu’est-ce que j’ai envie de faire ici ? Quel grain de sable ai-je envie d’apporter à l’édifice en cours sachant qu’il s’écroulera d’ici un mois pour renaître autre et le même, de la même façon et différemment, ailleurs et plus tard, mais que ce nous aurons vécu ici ne s’éteindra jamais.
Que le Palais de Tokyo abrite ce moment montre qu’il remplit enfin son rôle. Plus besoin de le plastiquer. On aimerait que ça continue comme ça, que d’autres artistes créent à partir de la proposition d’Hirschhorn.
Il y a aussi cette joie décisive de constater que le concept de vernissage, après toutes ces années d’inflation et d’abrutissement, est enfin totalement contre-effectué : ce qui devient important est : qu’est-ce qui va se passer après lui, le vernissage. Il va bientôt falloir trouver autre chose que ce prétexte hédoniste qui ravage l’art contemporain de son ineptie prétexte à soulerie foireuse et négation des oeuvres.
Tout ce qui maintient l’art dans un état de muséification est ici détourné, le « ne pas toucher » est contrebalancé par le libre usage de tout, chacun participe à cette œuvre qui n’a jamais commencé et qui ne sera jamais finie, tout est vivant, en mouvement, métamorphosable, transformable à l’infini comme ces figurines pour enfants dont les formes se déclinent sous l’action des mains qui pensent.
Il n’y a pas un événement mais une multitude d’événements, événements à l’infini + 1 qui fabriquent cet espace de pensée et d’agir, ce temps singulier, hors-normes.
Alors je reviens dans la Zone, je m’installe, je regarde Suspiria, j’écris déjà ce texte dans ma tête.
Et je me dis que j’y retournerai lundi, la nuit, car c’est de joie, de création et de politique dont il est ici (enfin) question.

tumblr_n5nxqg29ld1s6eipco1_500

5_mercredi

{21:45} merci sinon je ne te suis pas sur l’esthétique supposément « trop étudiée » du label je la trouve plutôt exemplaire surtout en comparaison de labels à l’esthétique surestimée et globalement ratée tel que PAN (même si il y a des réussites)

il y a débat
{c’est un ami}

je vous mets mon morceau préféré de cette
compilation
et je retourne dans mon sanatorium
qui n’a rien de celui de la montagne magique
ou même de l’enfance de thomas bernhard
car j’y suis seul

à tous ceux, nombreux déjà, qui recherchent une audience je dis vous vous trompez
je le dis une fois
gentiment
la deuxième fois, je vous hais
à la troisième, si vous ne passez votre chemin
je vous maudis

30_mardi

{14:49} Dans l’absolu, j’aurais bien aimé voir Genesis avec Peter Gabriel, mais aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de recul par rapport à ça.

moi, je les ai vus
François
Palais des sports de Paris [1960]- Paris XVe
info:

il y a quand même des trucs et des gens
que j’aime bien

allez on discute de tout ça plus
tard

21_dimanche

{19:32} ado fm





ouais Vitry-aux-Loges
Je m’en souviens parce qu’on habitait à une trentaine de kilomètres de cette ferme, et que les flics avaient retrouvé des hamsters dans leur planque. Des hamsters de compagnie. J’en avais deux à l’époque, encore maintenant c’est les seuls animaux que je peux regarder dans une cage sans bader, on dirait qu’ils ont pas besoin de liberté, c’est réconfortant.


wwfr(1)
mercredi c’est mon anniv
je vous invite

18_mardi

{18:56} bonjour

je fume des cigarillos
en écoutant 4 hero

31_vendredi

{15:00} l’exemple le plus connu est l’insurgé disant au bourgeois suspect qui affirme qu’il n’a jamais fait de politique : « c’est justement pour cela que je te tue »).

15_lundi

{18:30} cyclique

me voilà
j’attendais
de m’être lavé le cheveux
j’attendais d’être un peu bronzé
j’attendais d’être moins énervé
j’attendais de m’en vouloir encore plus à moi même
de détruire une hyundai de location, de trouver un parking sous terrain, de manger des huitres et c’est plus la saison
j’attendais la mort
de margaret thatcher
voilà, c’est fait
on aurait aimé que ce soit plus tôt, j’attends à plus court terme sarkozy en prison, j’attends le jour des visites on pourra peut etre lui parler comme à un lion au zoo il restera dans son coin avec ses poils sales et son odeur de renfermé, mauvaise nourriture, plus de t-shirt new york PD, plus les petites chaussettes adidas bien proprettes, plus de dom perignon, et hollande après sera caissier au supermarché lidl, un peu demeuré et bon à rien ou alors je le vois bien chargé des passeports biométriques en mairie ou alors faire des conférences à dubaï ou alors, je n’ai même plus de haine, j’ai comme tout le monde le néant et l’envie de parler de ce néant, vous voyez comme on parle sur le premier sujet sans importance, le premier sujet de masse venu, le nouveau mbv {je l’ai écouté il est pas mal}, le nouveau autechre [aussi et il n’est pas bien}, et puis après le prochain daft punk {il sera bien JE VOUS LE DIS} et puis pourquoi ça et pourquoi pas autre chose, on peut écouter le nouveau the knife et le nouveau wolf eyes en streaming sur pitchf*rk mais pourquoi on ferait ça ? pourquoi aller sur un site pourri comme ça et ajouter à la masse de son petit +1, j’espère que vous n’en êtes pas réduits à chercher des moyens légaux d’écouter ceci ou cela, tout ça n’a aucun sens, aucun, les disques de the knife et wolf eyes je les achéterais moi, plutôt ceux ci que d’autres, et j’en téléchargerai d’autres, jamais je n’écouterais quoi que ce soit en streaming , jamais, ce qui en soit ne fait aucune différence, un petit -1, ce qui fait éventuellement une différence c’est de faire des choses, j’allais dire de produire ce mot qui fait très peur, produire pour ses camarades et produire contre ses ennemis ,
voici le meilleur disque que j’ai entendu récemment

écoutez le donc en streaming sur mon bl*g

ça et le maxi de girl unit et puis
plein d’autres choses
si vous avez autre chose à dire
que des banalités
autre chose à dire
que du +1
autre chose à dire
que le sujet de masse
vous pouvez venir ici
si ça ne nous plait pas vous serez viré
parce que l’exclusion est nécessaire
parce que la haine c’est beau
parce que voilà

sinon, tout de même, une bonne nouvelle
ça ne fait que 20 ans que je le dis
d’une manière ou d’une autre,
votre soi disant toile mondiale est toute petite, plus petite elle est et mieux vous vous porterez effectivement
allons vers le petit
allons vers l’exclusion
le coin sombre

5_mardi

{21:34}

bonjour, désolé j’ai une chose à dire qui traine depuis plusieurs semaines
entre temps la france était en guerre, tout le monde s’en foutait sauf le journal,
peut etre les gens qui sont morts là bas ne s’en sont pas foutus au moment où ça
a eu lieu, la mort, je suis entrain de lire un livre d’eric ambler, un auteur extraordinaire
ce n’est pas son meilleur livre, disons que une sale histoire raconte ce qui se passe dans
des établissements comme celui de tiguentourine, en fait je ne m’interesse maintenant à cette histoire
pourtant hallucinante, que par le biais de la lecture de ce livre, ce qui est très amusant c’est que le blurb de 4eme de couverture essaye de vendre le livre sous l’angle sans papiers (sujet qui devait fonctionner en 1992), un pauvre gars qui se retrouve à errer pour se faire faire un passeport, ce dont le livre parle pendant une dizaine de pages, très rapidement le héros se retrouve enrôlé dans une escouade de sécurité d’une société d’exploitation de gaz qui va essayer par une action commando de prendre le controle d’une usine et d’un gisement d’une société concurrente qui dispose elle aussi d’une équipe de sécurité organisée pour mener la guerilla industrielle dans le désert. c’est cocasse non ? sur le sujet du colonialisme le même eric ambler a écrit un livre bien supérieur seulement impossible de retrouver le titre ça devait etre viande froide ou steak haché
à lire, quoi

la chose que j’avais à dire
est autre
ah non
attendez
j’étais fasciné par cette image
on y voit, dans sa complexité, que tout cela n’a rien à faire là
on le voit et en même temps on ne peut qu’admirer la structure
à quoi sert ce gaz ?

donc on passe à une autre image
personnelle, celle-ci
où l’on voit quelques objets amassés
parmi eux, des cassettes, en attente d’écoute
ou en attente de rassemblement de l’opinion pour celle des deux que j’ai écoutée
qui m’a parue très bien sur le petit magneto-cassette, j’ai pensé voilà un bon choix de
format, comme j’ai pensé aussi que le format CD convenait idéalement au M « megamix » de i:cube que j’écoute tout le temps et facilement puisqu’il suffit de le poser et c’est parti on l’oublie et puis de temps en temps pas toujours le même temps on relève la tête en se disant, oui c’est bien
J. me dit que ce morceau ressemble à la musique du jeu Fez qu’on peut écouter ou, ah ah, acheter ici
voici l’image
puisqu’on est dans la description et en même temps dans l’illustration de ce qui est décrit
WP_20130114_002 donc en lisant le crudités mag numéro 7 qu’on voit ici
je tombe sur une critique d’un disque
que j’ai eu immédiatement envie d’avoir!
en lisant le texte, oui, bien sur j’avais entendu parler de ce disque un peu avant mais je n’étais pas encore convaincu, bien sur le disque était épuisé par ce que j’étais en retard mais je l’ai trouvé chez un type qui disait « écouté deux foismorceaux et puis rangé précautionneusement » (il voulait le vendre, à moi parmi d’autres)
et quand je l’ai reçu, l’album de richard papiercuts
voilà je vous en ai parlé
je crois que c’est le disque que scott walker aurait du faire (mais je vois que quelqu’un a déjà parlé de scott walker, bien, moi je n’ai toujours pas écouté son truc) je crois que c’est un disque brave et émouvant qui s’adresse à des gens comme nous et qui est en même temps différent de tout ce qui nous fait plaisir
vous
vous pouvez vous procurer le crudités mag 7 par là

salut coverr