23_mercredi
15_lundi
interlude
16_lundi
c’est éloquent
deux mille quinze
16_mardi
16_vendredi
qui est bien
par Elise Vertige:Flamme-éternelle annonce la couleur dès l’entrée : c’est de la parodie qu’il faut repartir pour que l’art dessine un désir politique à la mesure de la terreur infligée par le CAC 40 ou le Nasdaq, c’est-à-dire par la puissance du chiffre.
Violence de ces chiffres quand ils veulent faire Loi.
Tu prends l’ordinateur à ta disposition et tu écris, tu tapes, tu frappes, tu colles, tu penses, tu vas sur Facebook comme ces deux jeunes filles devant moi et dont la simple présence s’impose dans ce lieu étrange, tu envoies un mail à la femme que tu aimes, tu penses à une phrase qui te démange, à un slogan politique, à un poème, des photocopieuses sont à ta disposition, tu affiches tout ça où tu veux, rien que ta présence ici est déjà un acte politique : tu es plusieurs.
Je dis un désir (de) politique car cette flamme s’est éteinte depuis longtemps dans le couvre-feu de la contre-révolution. Tous ces enfants inconnus de la patrie reconnaissante morts pour rien dans les guerres ont été remplacés par tous ceux que la société suicide au rythme de la moissonneuse-batteuse : ici, foin d’illusions, tu respires, tu trouves ton second souffle, et tu fais à ta manière, avec tes armes, tu fais des ténèbres quelque chose de vivant, au moins temporairement.
Il y a ici quelque chose du miracle et de la grâce.
Tout est gratuit, à ta disposition, tu te débrouilles et puis la bière n’est pas chère.
Je regarde Suspiria de Dario Argento, des dizaines de DVD sont rangées sur une étagère, tu prends, tu mets le disque dans le lecteur, tu te vautres dans un canapé, derrière l’écran il y a des pneus, du polystyrène, du scotch, du carton, c’est beau tellement c’est le bordel, je me dis que j’aimerais être là, la nuit, sans soleil, parce que la pensée la nuit envahit tout pour recouvrir le silence et puis il y a Jules qui fait grève de l’école et qui découpe à la scie des blocs blancs pour obtenir je ne sais quelle forme qu’il y a dans sa tête, sa maman qui s’amuse de le voir faire, sourire aux lèvres, et Marion, ironique, observant les agents de sécurité, qui murmure « wouah, gros lieu d’échange ».
Dommage que chaque jour, tout ferme à Minuit car j’y passerais mes nuits à travailler, faire l’amour et discuter.
On ne peut pas fumer, je trouve ça con.
Mais après tout, on s’en fout, c’est gratuit, tu peux rentrer tu peux sortir et recommencer ainsi tant que tu veux. Alors je remonte les escaliers au moment où des images de femme trucidée rouge apparaissent sur l’écran fumer mon clope. Dehors il fait beau, je me sens bien, je me dis que la flamme brillera le temps de l’exposition, cette ZAT installée dans un Palais de la République jusqu’au 23 juin. ZAT (Zone d’Autonomie Temporaire), retournez ces trois lettres, et vous obtenez le nom d’une drogue, drogue qui a remplacé aujourd’hui la joie procurée par l’émeute, le délire comique qui consiste à renverser le monde, la reprise en main par ce qu’on n’ose même plus appeler le peuple de la politique quand elle redevient ce qu’au fond elle est : un « art » au service des dominés, c’est-à-dire des condamnés.
Je suis ce condamné. J’en ai ras-le-bol d’être ce con-damné. Je ne suis pas une victime. J’ai souvent le désir que tout change, d’un coup, c’est comme ça, et j’emmerde ceux qui appellent ça, même pour rire, « communisme ».
Je préfère l’anarchie. C’est dans l’anarchie qu’on crée, qu’on invente, n’en déplaise aux précepteurs culturels.
Hirschhorn n’est pas dans le regret ni dans la nostalgie, il avance, il propose sans imposer, il fabrique ses œuvres comme si des traces en direct en public de l’état de sa pensée à tel ou tel moment, et comme il sait que la philosophie ou la poésie doit être faite par tous et non par un seul, il met les outils à la disposition de chacun, du commun, pour creuser un sillon, une ouverture dans cette catastrophe hyperbolique qu’est devenu le monde.
Il y a aussi une bibliothèque remplie d’ouvrages, de polycopiés, d’œuvres de Romaric Sobac, il y a un ralentissement du temps, un espace dévoré par tout ce fatras d’objets hétéroclites, de corps, de voix qui percutent l’espace.
On s’y sent bien.
Nous sommes tous acéphales. Nous sommes tous monstrueux. Nous sommes tous des soldats inconnus se posant au fond la même question : quelle est cette époque qui nous interdit de penser la vie ?
J’ai envie moi aussi de faire comme Jules, de prendre une scie, de découper, de détruire, de reconstruire, de scotcher, j’écris des phrases dans mon carnet, je ramasse au passage le journal quotidien édité chaque jour le temps que la Zone existe, c’est en noir et blanc, c’est beau me dis-je le noir et blanc, parce que c’est simple, efficace, et qu’on peut le remplir des couleurs qu’on veut y mettre.
Sortir des égouts tels des zombies, renverser la peur qu’on éprouve, et terroriser ce ramassis d’ordures qui nous dictent nos pensées et nos salaires et épuisent nos sens – voilà un bon début, me dis-je. Ce début n’a pas encore eu lieu. Mais que sa possibilité commence dans un musée, au fond, c’est parfaitement logique et puis, peu importe, on en est plus là, on en est plus à se poser ce genre de questions idiotes. J’ai été cet idiot. Et je remercie ceux qui m’ont poussé à aller voir par moi-même puisque je ne voulais pas y croire. Merci Jules. Merci Guy. Merci Hendrik.
Flamme-éternelle existe et c’est tant mieux. C’est tant mieux parce qu’il n’y a plus rien et que ça prend toute son importance à cause de cet esprit du nihilisme dans lequel on est né, à cause de ce « Il n’y a plus rien », justement.
Je pense bien sûr à Guy Debord, ce passeur.
Partout, il y a des slogans affichés sur des tissus, sur des polycopiés, tagués, inscrits au stylo, c’est foutraque, ça en fout plein les yeux et c’est dans le désaccord avec certains qu’on rencontre l’accord avec d’autres. Ils sont souvent incomplets parce qu’il faut en imaginer la suite (« Don’t cry, Work », voilà) mais plus que ça, ils sont incomplets car ils traduisent l’incomplétude politique d’aujourd’hui.
Ils sont comme les signes avant-coureurs d’un futur qui est déjà là.
Tout reste à faire. Ce n’est que le début. Etc. Etc. Et que l’art organise des passages vers le politique sans qu’on soit obligé d’en appeler à sa fin (la fin de l’art), sans réveiller les illusions de la table rase et du dépassement (dépassement de l’art), fabrique un nouveau paradigme pour aujourd’hui : la transgression qui vient (à l’heure où celle-ci n’est plus possible et s’achève dans l’ironie généralisée) sera politique ou ne sera pas.
Ici, le feu devient espace de parole, d’appropriation, joie discrète et déambulation, échanges et questionnement : qu’est-ce que j’ai envie de faire ici ? Quel grain de sable ai-je envie d’apporter à l’édifice en cours sachant qu’il s’écroulera d’ici un mois pour renaître autre et le même, de la même façon et différemment, ailleurs et plus tard, mais que ce nous aurons vécu ici ne s’éteindra jamais.
Que le Palais de Tokyo abrite ce moment montre qu’il remplit enfin son rôle. Plus besoin de le plastiquer. On aimerait que ça continue comme ça, que d’autres artistes créent à partir de la proposition d’Hirschhorn.
Il y a aussi cette joie décisive de constater que le concept de vernissage, après toutes ces années d’inflation et d’abrutissement, est enfin totalement contre-effectué : ce qui devient important est : qu’est-ce qui va se passer après lui, le vernissage. Il va bientôt falloir trouver autre chose que ce prétexte hédoniste qui ravage l’art contemporain de son ineptie prétexte à soulerie foireuse et négation des oeuvres.
Tout ce qui maintient l’art dans un état de muséification est ici détourné, le « ne pas toucher » est contrebalancé par le libre usage de tout, chacun participe à cette œuvre qui n’a jamais commencé et qui ne sera jamais finie, tout est vivant, en mouvement, métamorphosable, transformable à l’infini comme ces figurines pour enfants dont les formes se déclinent sous l’action des mains qui pensent.
Il n’y a pas un événement mais une multitude d’événements, événements à l’infini + 1 qui fabriquent cet espace de pensée et d’agir, ce temps singulier, hors-normes.
Alors je reviens dans la Zone, je m’installe, je regarde Suspiria, j’écris déjà ce texte dans ma tête.
Et je me dis que j’y retournerai lundi, la nuit, car c’est de joie, de création et de politique dont il est ici (enfin) question.
11_dimanche
il m’a demandé si ce serait comme ça
lorsqu’on serait des révolutionnaires
et j’ai dit oui
il m’a dit c’est le chaos c’est le paradis
et j’ai dit oui
il m’a dit c’est sans loi
et j’ai dit oui
on a fait abstraction du reste
16_jeudi
je fais comme tout le monde
j’ai downloadé un maximum de mixtapes et j’ai supprimé tous les vieux trucs dans mon téléphone
toutes ces mixtapes dans mon téléphone
j’écoute
dans le train
dans la rue
dans l’ennui
les mixtapes sont tout en vrac dans mon téléphone
oui, il y a un problème dans windows phone 8 qui ne comprend pas les tags id3 v2.4
ok remettre les mixtapes dans le pc, ouvrir et sauvegarder les mixtapes en id3 v2.3
remettre les mixtapes dans le téléphone
alors j’ai les images, les artists, les albums, les songs
j’ai downloadé les meilleures
j’imagine les rédacteurs de factmag, ils sont bien habillés
enfin vous voyez ce que je veux dire par là, ils pensent qu’ils sont bien habillés, ils ont les cheveux bien propres et ils sont fascinés par l’amérique
je pense qu’il y a beaucoup de flamands qui lisent factmag, vous ne voyez pas ce que je veux dire, les flamands, un certain type de flamands, exploiteurs et surs de la supériorité de leur culture oh je ne vais pas l’expliquer ça ne sert à rien de s’énerver j’aime bien lire factmag car ça me reste étranger et là je me dis que je vais me faire une immersion dans une culture extérieure à moi, parfois je me demande comment la musique de hip-hop est fabriquée, bien sur j’ai vu des videos de types qui font des démos de MPC ou qui font les malins pour la caméra dans des trucs promotionnels pour des machines, enfin surtout des MPC, mais je me demande comment ça se passe en vrai. enfin, je crois qu’il y a un type tout seul qui fait la musique la nuit devant son pc (j’espère qu’ils n’ont pas des mac, je le suppose) il l’envoie par mail à un autre mec et lui il rappe dessus, je crois que ça n’est pas très marrant, j’aimerai que ça le soit plus. la plupart de temps je ne fais pas attention aux paroles, je m’en fous et je crois que ça n’est pas plus mal. trop de texte.
cette chanson m’a fait penser à frans hals. vous savez un peintre qui représente des bourgeois de son temps, comme celui-ci quand je vois des peintures de frans hals je trouve ça bien fait, en vrai, bien fait mais ça ne m’interesse pas et ça ne me touche pas, je dirais même que le sujet est justement ce que je hais, que la position du peintre est une position de classe qui est tellement assumée que je ne vois pas comment on peut la dissocier de l’appréciation de l’image, même, ou surtout, en 2014
pareil pour monteverdi {si vous voyez ce que je veux dire}
dans le cas de la chanson je suppose donc que le type chante un de ses héros
je me demande ce qu’en pensent tous ces flamands
on comprend aussi au passage pourquoi la bourgeoisie nous impose désormais partout l’image de la tête de mort
et pourquoi j’en ai marre
de ces têtes de mort
l’art
2_vendredi
lire ça
en attendant
on ne sait quoi
25_jeudi
11_lundi
donc, nous vivons dans un pays
où il est bel et bon d’aller tuer des arabes et des noirs qu’on ne connait pas
dont acte
nous vivons dans un pays
où un jour le journal télévisé parle de la météo pendant 25 minutes
et le lendemain il parle de la démission d’un nuisible confessionnel
un pays, oh, laïc
pendant les mêmes 25 minutes
après il y a la pub pour les tic tac
après il y a la pub pour les
oh, je ne sais pas quoi
donc, voilà
DONT ACTE
moi aussi je peux démissionner de mon rôle d’intellectuel bon à rien, salonard d’internet, d’ultra gauche ou je ne sais quel nom ils vont trouver dans le journal
je peux démissionner, moi aussi
mon dernier acte {si on peut appeler ça ainsi, misérable acte de l’écriture, ah ah, dissidente!} est de vous citer ceci:
la longue chaîne qui rend possible la satisfaction de ce plaisir démocratique : s’acheter un journal. oui je l’ai lu dans le journal qui demain, je le sais, parlera de la démission du brandisseur de goupillon en chef, je l’ai lu et quand je lis ça, je prend le journal de la gueule du chien qui le porte encore, toujours, je le prends et je le jette à travers la pièce, des dents de chien serrées sur le papier explosent au travers de l’air et viennent se ficher dans le mur avec les autres dents du même chien, l’article prend sa place sur le mur avec toutes les ignominies les plus terrifiantes de ce même journal. on imagine bien le lecteur, oui de ce journal, à la table du petit déjeuner avec sa pipe qui s’offre ce plaisir démocratique et qui fume sa satisfaction d’acheter.
rien qu’écrire ça me met hors de moi
donc je démissionne et
je vais vous parler de l’industrie du comic book
dans toute sa complexité et sa splendeur parfois, qui détruit en permanence justement cette possibilité de beauté à cause de considérations industrielles {demorand dirait démocratiques} et qui parfois créée de la beauté dans cette logique implacable de l’industrialisation et l’usage, l’exploitation, du génie des humains qui participent parfois à ça et parfois ne veulent plus, disparaissent, bon scarlet, dont le nouvel épisode vient de paraitre, a été arrété pendant plus d’un an, c’est l’histoire d’une jeune femme qui a tué des flics parce qu’ils étaient corrompus et qu’il n’y avait plus d’autre solution dans cette société que de les tuer directement les tuer, elle devient une héroine popuaire de la révolution et le nouvel épisode est assez joli et je vous le recommande il y a un discours un peu anti-occupy que je trouve assez plaisant et bienvenu, parfois je pense à l’altermondialisme et je me demande ce qui s’est passé où sont ils passés, est ce que la mort de quelques uns d’entre eux, d’entre nous, aura suffit à en finir avec ce mouvement, la mort sanglante et horrible commandée par les dirigeants avec leurs petits plaisirs démocratiques bien à eux de la guerre et de la répression, la terreur qu’ils instillent dans le monde TOUJOURS , parce que vous votez pour eux, parce que vous prenez n’importe qui comme ami, parce que vous n’avez aucune exigence sur rien, parce que vous mourrez comme dse porcs à l’abattoir en pensant à dieu ou la réincarnation en escargot ou autre croyance, toujours une autre croyance, un plaisir démocratique qu’on achète comme un autre et qui n’engage à rien, une consommation laïque et donc religieuse désormais
scarlet est écrit pas un monsieur qui s’appelle brian michael bendis, un chauve un peu rondouillard, il se trouve qu’il est devenu un peu spécialiste de la mort des super heros, tout d’abord la mort de spiderman qui est maintenant revenu sous la forme d’un jeune garçon noir qui découvre la vie, la vie de super héros et ça n’est pas seulement mignon, non, il réussit à se faire accepter dans l’équipe par captain america qui est quand même une espèce d’ordure bleu-blanc-rouge bas du front, un héros anecdotique lui même dessiné ailleurs par le géant samnee, et puis maintenant bendis s’occupe de la mort de daredevil, dans la série limitée end of days, c’est violent et c’est beau peut etre que c’est intelligent on verra bien à la fin de la série, toujours est il que cette histoire est portée par un journaliste, un vrai, pas un branleur online qui attend les tweets de reuters pour savoir si untel est mort ou si il neige, un vrai qui part chercher pourquoi daredevil est mort et c’est vrai que je n’ai pas grand chose d’autre à chercher, moi démissionaire, à savoir, pourquoi daredevil est il mort ? pendant ce temps daredevil n’est pas mort, non sa série continue ailleurs encore, il est dessiné par chris samnee oui regardez un peu le même samnee qui s’était fait interrompre son thor parce qu’il n’avait pas su décider, avec l’auteur, si c’était une histoire pour enfants ou une histoire pour adultes alors le choix a été industriel et c’est tout, fini, ensuite il s’est mis à dessiner URGH captain america, je déteste en fait Marvel sauf que je peux toujours écrire ça indéfiniment mais le troisième truc que j’adore en ce moment c’est la nouvelle série hawkeye, un truc Marvel bien sur le style de dessin est assez proche de celui de samnee et la narration, je dirais, européenne, je ne sais pas le dire autrement et d’ailleurs je n’ai pas exactement trouvé à quoi ça me fait penser {pas floch quand même ?!} suffit de dire que le nouveau hawkeye est enthousiasmant et fait sourire, physiquement sourire, rend heureux et ne fais pas chier avec la démocratie pour autant, le héros règle les problèmes des gens de manière individuelle et par des interventions directes et ciblées, complètement subjectives, il faudrait que je relise le journal de Manchette pour savoir si ça correspond aux qualités de son anti-héros de l’époque contre-révolutionnaire
notre époque
je termine avec une notule a propos d’un titre DC, animal man, qui est tombé bien bas et je suis persuadé que c’est en grande partie du à la piètre qualité des écritures de jeff lemire, ou à sa veulerie et son renoncement par rapport aux demandes de ses capitaines de l’industrie comics, toujours la même chose il faut que les héros des autres franchises interviennent dans la tienne, mec, même si ça n’a aucun sens, même si ils n’ont rien à faire là, rien, ils sont là et j’allais dire qu’animal man est de plus en plus mal dessiné sauf que dans le dernier numéro il y a un miracle: la moitié des pages sont dessinées par un autre type que le pas terrible steve pugh, elles sont dessinées par, euh attendez, timothy green II {on est obligé de retenir ces noms parce qu’on ne peut pas faire confiance à l’industrie, il y a des individus qui agissent en artiste CONTRE l’industrie, parfois temporairement et il faut les connaitre, parfois contre leur propre nature même et contre leur propre style} donc on passe d’une page dessinée par l’un d’une certaine manière à une page qui est la suite de l’histoire dessinée par l’autre dans un style radicalement différent, et cela est distrayant, cocasse, bizarre et chouette. alors que l’histoire n’a plus aucun intéret car elle est désormais envahie par les considérations mercantiles des propriétaires, probablement les mêmes considérations qui font que la moitié des pages sont de X et l’autre de Y, d’ailleurs.
ok, message
hommage à nos morts
aussi
BD = PD
22_lundi
pourtant je suis de très mauvaise humeur
est ce parce que je n’ai pas perdu mes 3 kilos ? est ce parce que je n’ai pas reçu ma confirmation d’invitation à un café ou est ce parce que je suis
de mauvaise humeur
?
donc,
killababylonkutz
de shitmat
nous fait tous rire
et nous rend {très transitoirement} heureux
en plus j’ai appris un truc
que je ne savais pas
le lion là sur l’image a une bague sur laquelle est écrit amen et c’est une référence à un sample qu’on appelle l’amen break tiré de la chanson des winstons, enfin passons ce crap et regardez cette vidéo qui explique bien tout
bien,
20 minutes plus tard
{sinon l’original est là}
le principe de ce disque est un peu le même que celui-ci , une compile hypnotisante du stalag riddim, sauf que sur killababylonkutz c’est shitmat qui fait toutes les versions à partir de la même base bon, il y en a 10 comme ça
ce disque est essentiel
et drôle
et c’est quand même autrement intéressant que le prix marcel duchamp 2012
25_mercredi
je viens de lire un texte
vraiment très bête!
ça me fait plaisir
de le partager avec
vous, oui vraiment
2_mercredi
et
24_mardi
bah, je voulais parler de jerry cornelius
et de l’année 1972
mais maintenant je suis passé à ça
sinon il y avait ça
aussi
et ça m’a passionné pendant 2-3 heures
ouais
23_lundi
Dixit Cicéron.
20_vendredi
/ Epinglettes de col ÉCLAIRS COUPÉS
80.00€
Weekend portes ouvertes hackers,
etc.
vous voyez
ce n’est pas qu’être à la campagne remette les choses en
perspective, elles le sont déjà, vous savez moi je trouve
qu’il y a un problème avec toutes ces ré-éditions et tou-
tes ces trouvailles des temps anciens qui sont ressorties
et il y a un problème avec la récupération, je ne sais p-
as si c’est le même problème. non il y a un problème ave-
c la culture qui est une branche du commerce
mais ça on le sait déjà
bon comme je lis maintenant pas mal de comics je commence à comprendre comment fonctionne cette industrie, et c’est à 80% de la manipulation d’audience, si on prends l’exemple d’animal man je dirais que les 5 premiers numéros sont fantastiques, histoire passionnante et dessins extraordinaires et le tout est assez terrifiant et, je dirais, inédit et puis d’après ce que je comprends le dessinateur Travel Foreman ne supporte plus ses propres dessins parce que c’est trop horrible et que sa mère est entrain de mourir, donc il y a une histoire, un comic book entier qui se passe dans un rêve et qui est dessiné par quelqu’un d’autre avec une brève intro par Travel Foreman, bon admettons et là dans le dernier numéro que j’ai le type a fait les encres des 5 premières pages et le nouveau type fait le reste, on voit tout de suite que c’est moins bien dessiné, mais pour DC fondamentalement ça ne change pas grand chose ils ont un titre à faire fonctionner et que ce soit le dessinateur qui soit malade, mort, fatigué ou que ce soit eux qui en aient assez de lui, comme marvel a subitement décidé d’arréter le Thor de Chris Samnee qui était pourtant bien marrant, ils trouveront bien un autre gars qui prendra sa place, personne n’est irremplaçable comme on dit à mon boulot quand on demande une augmentation, mais il n’y a pas que ça il y a que va sortir le livre d’animal man qui reprend les premiers numéros et que J’AI ENVIE D’AVOIR parce qu’il n’y aura pas les pubs et que tous ces comics très fins c’est pénible à conserver et relire, et il y a que DC a prévu dès le départ qu’il y aurait le crossover avec swamp thing, alors que je n’aime pas swamp thing je me SUIS FORCé A L’ACHETER juste en prévision de ce crossover et, ça n’est pas fini, je viens de lire que animal man va apparaitre dans un prochain Frankenstein, Agent of S.H.A.D.E. et il se trouve que j’adore ce comic book depuis le début aussi, pas étonnant bien sur puisque les deux sont écrits par le même type, Jeff Lemire, oui mais je suis bien sur que c’est DC qui a eu cette idée de mettre animal man dans frankenstein {gros malin} et moi, pauvre idiot, j’ai acheté aussi le dernier men of war parce que frankenstein fait une apparition dedans…
sans parler du justice league dark que j’ai acheté parce qu’il y a le début de la prochaine histoire de I, Vampire
en fait je trouve toutes ces manipulations assez fascinantes et totalement énervantes, ça me force à m’investir dans le truc pour ne pas rater quelque chose, et ce quelque chose est en réalité un produit bien plus qu’une oeuvre, car voici les tirages de ces machins, vous voyez frankenstein n’est pas dans le top il est en 65eme place avec plus de 36000 exemplaires
ça me force à m’investir dans une industrie lourde alors que ce qui m’intéresse, ce qui est ma culture, c’est les disques tirés à 500 exemplaires, enfin non je m’embrouille, ce qui est ma culture c’est
ok c’est l’heure de déjeuner
alors record store day, on s’en fout, quoi
musique
Thanks for shopping with Interpunk.com and remember to follow us on Facebook and Twitter!
3_mardi
je trouve juste que la musique de thrill kill kult est sexuelle
d’une façon qui me correspond
13_mardi
comme quoi on découvre tout le temps des trucs
je viens d’acquérir un disque que j’écoute maintenant depuis des années en mp3
oui il était trop cher, vraiment trop cher
le disque s’appelle un truc du genre chansons populaires de nègres pour jeunes gens et là il était vraiment moins cher, sur le label la voix des bouseux quelque chose comme ça, oui je suis désolé en fait c’est en anglais
disque extraordinaire dans sa simplicité primitive et disque pour enfants, du grand meurtrier Leadbelly mort en 1949
je pourrais être, je suis son enfant
d’ailleurs je vois ici ou là dans quelques sites historiques que le sieur Leadbelly après avoir été trouvé et après avoir aidé John Lomax, un peu comme un éclaireur en même temps qu’un illustrateur qui chantait ce dont Lomax parlait, devient la coqueluche des petits bourgeois de gauche américains
ça n’a pas d’importance
sur les conseils d’amis je viens de lire la Lettre à Maillard de Blanqui
Vous me dites : je ne suis ni bourgeois, ni prolétaire,
je suis un démocrate. Gare les mots sans définition,
c’est l’instrument favori des intrigants. Je sais bien
ce que vous êtes, je le vois clairement par quelques
passages de votre lettre. Mais vous mettez sur votre
opinion une étiquette fausse, une étiquette empruntée
à la phraséologie des escamoteurs, ce qui ne
m’empêche pas de démêler parfaitement que vous et
moi avons les mêmes idées, les mêmes vues, forts
peu conformes à celles des intrigants. Ce sont eux
qui ont inventé ce bel aphorisme : ni prolétaire, ni
bourgeois mais démocrate ! Qu’est-ce donc qu’un
démocrate, je vous prie ? C’est là un mot vague,
banal, sans acception précise, un mot en caoutchouc.
Quelle opinion ne parviendrait pas à se loger sous
cette enseigne ? Tout le monde se prétend démocrate,
surtout les aristocrates. Ne savez-vous pas
que M. Guizot est démocrate ? Les roués se complaisent
dans ce vague qui fait leur compte ; ils ont horreur
des points sur les i. Voilà pourquoi ils proscrivent
les termes prolétaires et bourgeois. Ceux-là ont un
sens clair et net; ils disent catégoriquement les choses.
C’est ce qui déplaît. On les repousse comme provocateurs
de la guerre civile. Cette raison ne suffit-elle
pas pour vous ouvrir les yeux ? Qu’est-ce donc que
nous sommes contraints de faire depuis si longtemps,
sinon la guerre civile ? Et contre qui ? Ah ! Voilà précisément
la question qu’on s’efforce d’embrouiller
par l’obscurité des mots ; car il s’agit d’empêcher que
les deux drapeaux ennemis ne se posent carrément
en face l’un de l’autre afin d’escroquer, après le combat,
au drapeau victorieux les bénéfices de la victoire
et de permettre aux vaincus de se retrouver
vous pouvez lire la suite ici, sur mon conseil
ce qui explique pourquoi ce disque me donne des frissons et pourrait me faire pleurer
enfant que je suis de parents révolutionnaires
enfant de l’histoire de la révolution prolétarienne
et désormais seul contre tous
{avec mes quelques amis}
trêve de sentimentaleries
au beau milieu de ce disque j’entends un son que je reconnais très bien, un son que je connais viscéralement et qu’on entend en particulier dans la grande suite de ce disque de kevin ayers
enfin je n’ai pas pris la peine de le ré-écouter parce que je sais que c’est dedans
OK ?
alors je vais voir la pochette du Leadbelly et je vois la réponse
c’est le son de sa guitare à 12 cordes
voilà c’est tout
23_lundi
oui je suis tombé sur un vieux numéro de Hate, le magazine de Peter Bagge quoi
et je l’ai lu
j’ai beaucoup plus d’affinités avec peter bagge qu’avec daniel clowes {non, arrétez, j’aime bien daniel clowes aussi} parce que tout simplement HATE quoi
le mot, le sentiment, l’art de vivre de la haine {non pas LA HAINE, le HATE}, ça me plait bien
et ce numéro est terrible,
bon le héros rencontre une fille, asiatique (ce qui veut dire qu’elle a les cheveux plats et des traits derrière les lunettes) qui n’est pas du tout comme lui, elle est très organisée et très décideuse, bon au bout d’un moment il arrive à entrer dans l’appart de la fille et tout est super rangé, ah ah, pas comme chez lui c’est un gros loser et il se dirige vers les disques, la fille lui dit tout de suite que c’est pas ses disques hein et lui il cherche et puis il met un disque, le seul potable qu’il a trouvé et
c’est perry como, alors la fille n’est pas contente mais lui il ne voit pas ce qu’il y a de mal dans ce contexte à mettre ça, c’est le seul disque potable qu’il ait trouvé
moi je crois que je n’ai jamais écouté perry como alors
je l’écoute ce morceau que Buddy met à la fille
ce qui me permet de mieux comprendre l’histoire
non, mais je ne crois pas qu’il y aurait un personnage qui écoute perry como dans un truc de daniel clowes, c’est tout, quoi
uh ?
et qu’est ce qui se passe je commence à raconter les histoires comme ils font dans telerama
ouh
en plus c’est même pas le numéro 24,
c’est le 29, que je raconte
et puis après il se passe plein de trucs
il couche avec
etc.
20_vendredi
interview récente et, pour vous, moi
essentielle