13_dimanche

{14:47} Tags rue mourir banane cheveu sarkozy

Je me suis jamais battue pour la moindre idée politique, d’abord parce que les miennes sont indéfendables, ensuite parce que je me suis toujours tenue à distance de mes ennemis. Mais comme d’habitude je suis en retard et je trouve pas la rue. J’entre dans un restaurant, les deux meufs n’ont pas l‘air de savoir où elles habitent. Tout est fermé, je viens de rater la tête de Hollande sur l’écran lcd. On entend des petits cris de joie par les fenêtres, l’ambiance dans la rue est plutôt maussade. Devant le Rex un gros malabar me dit que les français sont des nazes, je peux pas lui donner complètement tord, je lui demande quand même mon chemin. Il répond « première à droite » et je fonce dans la direction indiquée. Je mets cent mètres à réaliser que c’est une blague. Je repasse devant le gros qui ricane : « la France est foutue ». Il est vraiment très gros, je trace en serrant les dents. Au coin je vois la rue que je cherche, il reste quinze mètres. Je file vers mes chips à l’ancienne. C’est là que les choses prennent un virage étonnant. En passant devant deux beurettes, je les entends qui se foutent de ma gueule : « mate elle, comment elle rentre pleurer pour Sarkosy », hinhin.

En temps normal ça m’aurait plutôt fait marrer qu’on me prenne pour une sarkosiste, mais le type m’a vraiment énervée et je fais un truc débile, c’est à dire que je me plante devant les deux ados et je leur demande si elles font un micro trottoir parce ça m’intéresse de savoir pour qui j’ai voté, tu vois. Les pouffes commencent à m’insulter direct en prônant la liberté d’expression. Elles sont hyper excitées, je tente un ta gueule666, et je me casse sans attendre la réponse.

Au bout de 2 mètres, je sens une douleur piquante dans les cheveux, j’ai juste le temps de me retourner et d’agripper la brunette qui essaie de m’arracher le scalp. J’essaie de me rappeler mon manuel de self défense pour femme, j’attrape une touffe de ses cheveux et je tire comme un dingue. Je sens ses vertèbres qui plient. Sa copine vient en renfort et commence à insulter ma mère en me donnant des coups de pieds. Je leur dis que c’est des pauvresses, à deux contre un, et qu’elles ont pas de couilles. L’insulte a l’air aussi efficace que l’insulte maternelle sur moi. J’ai le cuir chevelu en feu, la deuxième fille me tourne autour en bottant mes fesses avec ses talons compensés. Il y a au moins trois personnes qui regardent la scène dans le café en face, plus l’épicier qui nous conseille d’arrêter en surveillant ses bananes. Finalement c’est leur pote blackos qui nous sépare et me dit de me barrer. J’ai une poignée de cheveux en moins et le cou démis. J’essaie de me remettre du petit incident dans la cour de l’immeuble. En haut j’entends mes potes qui se congratulent, et trinquent à la solidarité. Comme ce site est un blogue d’humeur musicale, je vous mets la musique que j’écoutais juste avant qu’on me révèle mon appartenance politique, sa mère.

12_samedi

{22:15} Comes with a yellow insert and a sticker

On ne trouve vraiment plus rien dans les Records & Video Exchange, ou ridiculement cher
je n’ai acheté aucun disque à Notting Hill, ni à Rough Trade
juste téléchargé ça

11_vendredi

{20:54} eh bien voilà j’avais un truc à dire et maintenant

j’ai oublié donc
regardez ce truc

voilà
ça m’est revenu, c’est
une histoire de controleur
ratp

à plus tard

8_mardi

{14:09}

oups
j’étais sur d’avoir mis
ici une video de luscious jackson
parce que je n’avais aucune envie
d’écouter les beastie boys, non
alors je me suis dit tiens je vais essayer d’écouter
une fois de plus
luscious jackson, j’aimais tellement ce disque et puis ensuite je ne l’aimais vraiment plus du tout et
là, clic
aussi j’avais essayé de combiner ça avec une video porno qui traine sur mon bureau depuis des mois
voire des années, enfin, porno, allez non et je suggérais de la passer en boucle comme ils disent
dans les blogs, j’ai passé un certain temps à trouver un moyen technique satisfaisant pour intégrer
la vidéo ici et voilà, on est mardi, à la place je vous écris le making of qui n’a pas été
autre disque que j’écoute tout le temps, c’est safe as milk de captain beefheart
vous savez moi aussi je suis snob, je n’avais pas ce disque et j’en ai trouvé un pas cher
maintenant je l’écoute tout le temps, c’est très surprenant car assez classique parfois on dirait
un peu les seeds, vous savez c’est pour ça que la critique ne sert plus à rien, à rien d’autre
que passer les plats des agents de placement, d’où par exemple la réussite d’un label comme sacred
bones qui doit inonder ces gens de papiers bien écrits qui leur donnent l’impression de participer
à un truc nouveau et rare, et nous on les regarde et on sait d’où tout ça vient et on hausse les
épaules, sans plus, n’importe qui peut chercher safe as milk et le trouver instantanément {même sans
megaupload, oui} et se faire sa propre idée, et si ça ne lui plait pas il peut passer à autre chose
sans que cela porte à la moindre conséquence sur rien, moi je ne serais pas au courant de ce qui
s’est passé. DonVV
oui il y a la séparation
la séparation qui est entretenue par les marchands
la séparation qui provient de plus en plus de toutes vos machines
de vos applications, celles qui sont là pour vous rapprocher et qui
vous enferment dans votre monde de propriété individuelle, de moyens
de consommation, bien sur on le sait le hardware est devenu vecteur
de consommation software, le même principe est adopté partout, on
vous donne un téléphone pour que vous consommiez du temps de forfait
on vous donne une machine à café pour que vous consommiez des capsules
en série limitée, on vous donne l’imprimante pour que vous consommiez
des cartouches de couleur, on vous donne le progrès technique pour
qu’il y ait la séparation la plus extrème par l’amplification des
communications
et, oui, vous le savez la cybernétique
tout ça ne détruit en rien l’enthousiasme pour
la musique
je suis dans mon salon, j’écoute l’album live de factrix et monte cazazza en écrivant ces trucs
ce qui me donne le sentiment d’appartenir à une fraction dissidente de cette société
oui, c’est vrai et naïf,
mais c’est vrai
et c’est naïf et
c’est du snobisme
et alors

ça n’a pas d’importance
quand j »écoute ce disque je ressens des choses qui ne sont pas si facilement définissables et qui ne sont pas si simples que celles ressenties par un participant à une réunion à la bastille, place de la concorde et qui chante indifféremment la marseillaise comme les autres place de la concorde, place de la bastille avec la télévision qui filme cette démonstration gigantesque de sépartion

après j’ai aussi vu l’exposition les maitres du désordre, très intéressante exposition avec des objets incroyables pour certains, et un peu décevante aussi {la dernière salle est ridicule} évidemment je n’y ai lu aucun texte, je n’aime pas la médiation culturelle, on est toutefois condamnés à ne jamais comprendre réellement de quoi il retourne dans ces pratiques majoritairement religieuses – moi je m’intéresse au chamanisme – on reste toujours touriste et extérieur à tout ça, enfin ce que j’en retiens, c’est que la vie humaine n’est pas organisée de manière monolithique et universelle et il n’y a aucune raison, ni besoin qu’elle le soit bien au contraire
ce qu’il faut détruire c’est l’universel et sa prétention totalitaire à régler uniformément nos vies et nos sensations
starbucks picasso
{le film de paul mccarthy est très drôle}
même si le mot normal revient momentanément au gout du jour il ne cache pas la volonté de celui qui l’arbore de nous diriger, uniformément et partout,
contrairement à deleuze, je suis de gauche et je dis qu’il faut détruire le monde, détruire le pays, détruire la ville, détruire toute volonté d’organiser le lointain
détruire ceux qui ont des solutions pour nous, à leurs problèmes

je devrais sans doute relire, je ne le fais pas
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c’est un bl*g