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Il
y a deux ans, dans Le Journal du Dimanche (20.09.1998), Jorge
Semprun consacrait l’intégralité de sa chronique hebdomadaire à
un livre d’Alain Minc.
Il évoquait « la densité, la richesse touffue ou concise des carnets de Jean Daniel… le directeur de l’hebdomadaire le plus intéressant, le plus accompli (sur le long terme, cette évidence est aveuglante) de la presse française. Cet éloge du Nouvel Obs est, de ma part, parfaitement objectif… Cet hebdo est le meilleur et la part de Jean Daniel dans cette réussite est décisive… Tout compte fait, la meilleure façon de le lire c’est de se laisser porter, emporter, par le flux des pensées, des descriptions, des maximes – un moraliste sommeille ici ». Le 10 janvier 1999, le Journal du dimanche publiait un article enthousiaste de Jorge Semprun sur le livre d’Alain Duhamel : « Le livre qu’il faut au moment opportun. Un livre clair, précis, riche en analyses historiques et politiques, malgré sa simplicité fortement synthétique. Un livre didactique, une efficace pédagogie… Pas de complaisance. Ça frappe sec au point sensible, d’entrée de jeu… diagnostic impitoyable… introduction percutante… brio… On aura compris, j’imagine, que je tiens [Titre du bouquin de Duhamel que PLPL ne citera pas] pour un livre à lire absolument au moment de l’inauguration bienheureuse de l’euro, monnaie européenne, rêve [sic] réalisé des pères fondateurs. » Chaque lecteur de PLPL a déjà compris que, quatre mois plus tard, Semprun ne pouvait qu’adorer le petit paquet de mots besogneux et teigneux de Schneidermann, dans lequel « l’ancien chroniqueur du Monde (1) » encensait le « talent » de Duhamel, Minc et BHL (lire PLPL numéro zéro). Semprun consacra même la totalité de sa rubrique hebdomadaire du Journal du dimanche (23.05.1999) à [titre du livre de Schneidermann que PLPL ne citera pas]. Après s’être très longuement cité, Semprun enchaînait : « Daniel Schneidermann, quant à lui, en arrive à une formulation comparable, dans son essai dont je dirai d’emblée que c’est un travail remarquable, par la rigueur des analyses et l’objectivité de l’écriture… Car ce n’est pas seulement une analyse décapante de la théorie et de la pratique de l’homme de pouvoir. C’est également, par touches successives, par approches convergentes, un véritable petit traité sur le métier de journaliste… un petit livre remarquable et qui vient à point, de surcroît. Un livre nécessaire au moment qu’il faut. Souhaitons-lui autant de lecteurs qu’à la bourdieuserie de Serge Halimi, par exemple. » Hélas, en dépit d’un tapage médiatique et publicitaire à pulvériser les tympans, le livre de Schneidermann se vendit aussi mal que le bouquin de Minc sur la justice, les gros carnets de Daniel sur Daniel, les pensées de Duhamel sur l’Europe… et le dernier livre de Colombani. La Loi de Semprun (LDS) doit donc être complétée : « Tout livre chroniqué favorablement par Jorge Semprun est frappé d’une nullité rédhibitoire. Et les libraires assez sots pour l’avoir commandé devront l’entasser dans leurs bacs d’invendus. »
Voyons : Colombani, Daniel, Minc, Duhamel, Schneidermann, quel journaliste sans talent ou quel patron du Monde Semprun aurait-il oublié de lécher ces dernières années ? Edwy Plenel, Roi du télé-achat ? Non, car ce fut fait le 20 juin 1999, toujours dans le Journal du dimanche de Matra-Lagardère. Titré « À lire dans l’heure qui vient », l’article de Semprun se concluait ainsi : « Depuis The Lion and the Unicorn de George Orwell, l’essentiel avait rarement été dit avec la concision, l’élégance et la rigueur d’Edwy Plenel. (2) » La carrière – et la vie – de Semprun ne pouvaient pas s’achever sans une consécration à la hauteur des reniements de cet ancien dirigeant communiste espagnol, qui fut, autrefois, un romancier talentueux. Dans Le Canard Enchaîné du 6 décembre 2000, on lut cette épitaphe : « Jorge Semprun, 77 ans, résistant antifranquiste et ex-dirigeant du PC espagnol, ex-ministre de Felipe Gonzales, devient vice-président du conseil de surveillance de Canal+. C’est-à-dire salarié de Jean-Marie Messier. » Quelques jours plus tard, le pauvre Robert Hue invitait Semprun à chanter les louanges du capitalisme au siège de L’Humanité… 1.
Il l’est toujours mais plus personne ne le lit. À tel point que
l’hebdomadaire américain Time a, dans son édition du 4.12.2000,
qualifié Schneidermann d’« ancien journaliste du Monde ». |
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