Oui, vous savez j’écrivais dans un mensuel papier gratuit tiré à 40.000 exemplaires
ce mensuel s’appelait Balise, et le fantastique redac-chef était Julien Bécourt
il est très bien,
Vous ne le saviez pas et je vous en informe
Mais, hein, ce mensuel n’existe plus, je reçois plusieurs mails par jour qui me le rappellent
C’était vraiment bien et ça n’existe plus
{je ne vous raconte pas les trucs dans les mails, c’est assez terrible et je soutiens totalement Julien}
Donc ça n’existe plus et, dommage hein, le numéro 4 était pret
Voici mon texte, gratuit et tiré à l’infini
« Les aviateurs français »(1), il y a comme ça des groupes de mot qui font rire et vous pouvez rire avec moi ou cesser de lire tous ces groupes de mots. La vie est ailleurs, ça ne vous a pas échappé, le meilleur de ce qui se passe est décentré pour le moment en Océanie. Bien sûr le plus beau disque de l’année dernière vient de Brisbane, c’est le « Homo » de UV race (2), la nudité d’une ampoule électrique qui explose lorsqu’un chewing gum rose vient la toucher. Il n’y a plus de lumière, il y a de la lumière. Et puis aussi, j’avais laissé ce disque de côté et je viens de le retrouver – on prend parfois les choses comme allant de soi – sur l’inégalable label pionnier Siltbreeze(3), le deuxième album de Kitchen’s Floor « look forward to nothing » qui dépasse leur premier (sur r.i.p. society) tout en restant bordélique et désenchanté, quelques minutes de vies écroulées propulsées avec force par un nouveau lineup. Les deux ont en commun de jolies mélodies pourries par le temps présent, brinquebalantes à la Swell Maps. Notre lumière à nous sur la nature de l’oppression. Lorsqu’il y a internationale du pouvoir il y a aussi internationale du dégout. On se serre les coudes et on s’envoie des coups pendant que la guerre est déclarée en notre nom, moi je lis le fanzine « Negative guest list » (4) de Brisbane mené par l’esthète de la pisse Brendon Annesley, non seulement il a le goût de couvrir tout ce qui bronche dans cette musique mal pensante et nonchalamment subversive mais il lui reste encore le temps de sortir un nombre incalculable de disques sur son label (du même nom) , comme le 45t des Wonderfuls qui énervât fort a propos avec sa pochette au bras piqué, ou l’album de degreaser, une plongée dans une bassine rouillée d’huile motul, ah quelle beauté désagréable tout cela ! Plus flegmatique mais néanmoins solitaire le label « albert’s basement » (5) produit de petits échos de réunions phalanstériques plus proche de la scene de Christchurch qui merite aussi ses 2000 signes. Oui je sais c’est à 2500km de là, encore plus que Paris-Tripoli comme c’est drôle.
(1) BHL (2) theuvrace.blogspot.com (3)siltbreeze.com (4) negativeguestlist.blogspot.com (5) albertsbasement.net
c’est un cadeau que je vous fait
il y en a pour dans les 25 euros tout de même
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