22_dimanche

{23:36}

je mets ça
en tout petit
car l’image est laide
le cornet est de cosey
le disque est sorti sur fetish
un de mes labels préférés

oui, je sais
je suis très
didactif
ce soir

ce cornet, c’est ce qui fait le charme
de ce morceau qui ne serait
sinon, que de la power pop
ou presque

18_mardi

{21:39}

j’aime beaucoup ce morceau

et celui-là
aussi

1_lundi

{20:00} Je suis allée voir un concert épouvantable





Si vous lisez ce blog normalement vous ne savez pas qui est Joss Stone. Je la connaissais pas non plus quand R. m’a proposé d’aller la voir au Trianon. Je pensais que ce serait un bon entrainement avant la rentrée du Non_Jazz. On était invités par C., un producteur de schlagers qui arrondit ses fins de mois en jouant du clavier sur sa tournée. C. est dans le show business, il a un studio dans un moulin à quelques kilomètres de Munich où il fabrique des chansons à la chaîne. On lui a rendu visite cet été, c’est un gars très marrant bien qu’il travaille pour le diable.

A 20h on étaient deux à repousser les vibes dans une salle remplie de fans de Barbie Ashram. Les vocalises se cassaient les dents sur mes boules Quies, j’avais tout le temps d’apprécier la navrance des paroles, une exploration complète du pathos féminin : chercher un prince et se faire larguer. Je pouvais voir les cascades d’émotion rouler sur les ados du premier rang, se répandre sur mes voisines et essayer de s’infiltrer à travers mes mousses protectrices.

La pression est montée d’un coup quand Joss Stone nous a demandé sur un ton badin si on étaient bien avec elle ? Là les gens ont commencé à vraiment se déchainer et à hurler des “yes” délirants mais c’était pas assez fort pour Joss Stone qui a répété la question et à chaque fois la réponse était plus aigüe. J’avais les mains moites et la tête tendue comme un bouclier en fonte, je pensais à Jendrek Zagorski, et je n’étais même pas sure que R. passait un mauvais moment. Après ça la foule est devenue tellement compacte que j’arrivais même plus à imaginer me barrer.

C’était l’heure de la chanson triste, comme si cette mascarade n’était pas déjà une longue métaphore sur l’amour impossible et pas réciproque. Imaginez la souffrance d’une fille de 25 ans qui passe sa vie à boire du coca light dans des bus de luxe, et qui doit dire je vous aime à des centaines de types hideux tous les soirs. Pitié quelle violence, je sais pas, comme si Céline Dion avait avalé Whitney Houston ou quelque chose comme ça, et entre deux gorgées de soft drink des improvisations sur l’âme, “on est tous un”, et des remerciements chuchotés à 120 décibels. Après c’est vrai que j’ai jamais kiffé la puissance vocale, et j’ai un problème avec le lyrisme, la seule chanteuse blonde de soul que je respecte est noire et morte. Ce concert m’a mise au clair avec cette question. Cette fille est un composite de tellement de trucs connus qu’elle glisse comme une tranche de jambon sur un pot de crème Nivea. C’est difficile à expliquer parce que pris séparément elle a tous les attributs de la bonnasse, mis bout à bout ça donne une absence totale d’humanité.

On a tenu jusqu’à la dernière la chanson intitulée ”Leave me alone”, ça s’adresse à un amant pas cool, les fans se sont tout de suite sentis visés et ils n’étaient pas d’accord. Ils ne voulaient plus lui laisser finir son boulot alors qu’elle les suppliait de la laisser alone, et moi aussi, mais ils disaient non non non, ça a duré dix minutes, après ça a encore été les rappels, et puis la lumière s’est enfin rallumée et les mecs de la sécurité ont dispersé tout le monde sauf nous car l’épreuve n’était pas encore finie.

C. est venu nous chercher à la sortie pour nous emmener dans les backstages. Je devais faire une gueule pas possible, en même temps je savais ce qui allait arriver. Les musicos chillaient sur un canapé en réclamant du Ice Tea à leur manager. Joss Stone roulait un joint sur une table avec les deux grosses choristes. Elle a levé les yeux pour nous demander comment on avait trouvé le show, j’ai même pas eu l’impression de me forcer en répondant “great”, et elle est retournée à son roulage. Le plus glauque c’est qu’elle avait l’air moins fausse que moi dans son vieux gilet beige, et puis c’est le genre de lâcheté que je suis contente de pouvoir partager avec vous.


je cherchais une chanson d’amour old school et non embarrassante, il y a ce clip qui circule depuis quelques jours sur facebook. La fille s’appelle Bonnie Banane, elle est française, son flegme est assez bandant. Le morceau est sorti la semaine dernière sur Weird Data, il aurait dû être fait il y a 18 ans, c’est ça le progrès.


16_lundi

{23:23} «Dans toutes les révolutions antérieures, écrivait Rosa Luxembourg dans la Rote Fahne du 21 décembre 1918, les combattants s’affrontaient à visage découvert : classe contre classe, programme contre programme. Dans la révolution présente les troupes de protection de l’ancien ordre n’interviennent pas sous l’enseigne des classes dirigeantes, mais sous le drapeau d’un « parti social-démocrate ». Si la question centrale de la révolution était posée ouvertement et honnêtement : capitalisme ou socialisme, aucun doute, aucune hésitation ne seraient aujourd’hui possibles dans la grande masse du prolétariat.» Ainsi, quelques jours avant sa destruction, le courant radical du prolétariat allemand découvrait le secret des nouvelles conditions qu’avait créées tout le processus antérieur (auquel la représentation ouvrière avait grandement contribué) : l’organisation spectaculaire de la défense de l’ordre existant, le règne social des apparences où aucune «question centrale» ne peut plus se poser «ouvertement et honnêtement». La représentation révolutionnaire du prolétariat à ce stade était devenu à la fois le facteur principal et le résultat central de la falsification générale de la société.

oui, je sais
c’est facile je cite la société du spectacle et ouaip je mets une video et voilà c’est torché
mais quelle vidéo ?
et quelle citation ?

drôle de coïncidence j’ai justement aujourd’hui
réussi à me débarrasser de mon exemplaire de endless summer
vraiment un disque sans intérêt et que les gens achètent
cher,
enfin relativement cher, une trentaine d’euros
et ils doivent payer le port
et aussi j’ai vendu un autre disque pourri
le double album de polygon window, je me rappelle très bien l’avoir acheté chez rough trade paris
je l’ai mis une fois
ou deux et, aucun souvenir, c’est un disque très ennuyeux
je ne sais pas si vous
êtes prets

pour la video
la citation je sais que ça ne vous empêchera pas de voter
je ne vous en veux pas je crois que j’ai voté
c’était en 1981, puis la déroute
et non je n’ai pas voté chirac
ni rien
c’est minable, des élections
je ne vois pas d’autre mot

n’allons pas plus loin

ah, si
mon livre de photo préféré du monde c’est nudes de lee friedlander
non pas parce qu’il y a madonna nue dedans
mais parce que je suis enchanté de chaque image, et des pages qui se tournent, de la composition du livre
et c’est vrai, parce que c’est une représentation proche de ce qui me plait
dans la nudité, alors même que je trouve la nudité insupportable car c’est l’anéantissement du sexuel

voilà tout

16_mercredi

{23:58} Je cite


‘Marx, au contraire, croit que les besoins illimités peuvent être satisfaits, ou tendre à l’être, dans une organisation sociale des producteurs eux-mêmes.’

23_vendredi

{15:58} playing now II

what do I get ?

20_mardi

{21:24} B.A.

alors ouais je rentre du bureau, qui est à l’autre bout de la région ile de france pour que les profiteurs profitent plus en travaillant moins, et je descends à barbes
là je vois une voiture de flics qui s’arrete au coin, bloquant l’arret de bus et un flic black qui descend pour appréhender un vendeur de mais grillé, vous savez les pakistanais qui font griller des trucs dans leur caddies, je hausse les épaules très énervé et en retard, j’étais en train de penser à la vacuité du combat syndicaliste où l’enjeu ultime auquel on est {je suis, les autres n’ont pas atteint ce niveau de conscience} confronté est de décider d’aller ou pas à la réunion de négociation avec la direction c’est minable c’est tout, je traverse la rue et là je vois un autre type avec un autre caddie et des autres mais grillés entrain d’en vendre à encore un autre type, j’avance et puis je retourne sur mes pas et je dis au vendeur il y a la police de l’autre côté de la rue ils sont entrain d’arreter votre ami, le type regarde il voit la voiture de flics et il me regarde il me dit oh, ah, merci et je lui souris c’est tout puis tout le monde s’éparpille

c’est bien peu de choses

4_dimanche

{12:02} playing now I

3_samedi

{11:49} playing now I

13_samedi

{14:08} playing now I

15_dimanche

{18:27} à un moment la semaine dernière j’ai pensé faire un petit texte a propos de chaque disque et, c’était juste avant de recevoir une énorme pile de nouveaux

disques
je ne sais pas pour qui ça présente un intérêt

je devrais peut être me contenter d’un texte par pile
là, cette pile est vraiment bien
je dois dire

dans une pile d’avant il y avait ce disque rose que je viens d’écouter une fois de plus et que je ré-écouterais, un disque fait par deux personnes connues et qui pourrait être énervant mais ne l’est pas {Elklink – the rise of elklink lp – Kye 2011/1999}. il y a des voix et des souffles magnétiques aussi bien qu’humains tout se désagrège profondément dans un ensemble pauvre et non poétique
pour compléter ça j’ai ensuite mis le single de the c&b c’est à dire le même type de the shadow ring plus un autre de the shadow ring avant de donner ce nom à ce groupe que je ne connais pas bien mais que j’admire
à distance, ce disque donc qui n’est pas plus amusant et probablement encore plus dénudé mais moins féroce qu’un directeur du fmi sortant de la douche, oui c’est tout l’opposé, un disque enregistré à folkestone {the C&B – 1991 pre shadow ring recordings 7″- siltbreeze 2010} c’est au bord de la mer par des gens qui essayent de retirer tout eux-mêmes et de ne respecter aucun ordre
ensuite j’ai vu par terre un disque qui ne me disait rien et que
je n’avais pas écouté, aucun souvenir de ce disque me suis je dit
ce qui m’a donné envie de le mettre , il faudrait que je le mette vraiment TRES FORT pour pouvoir écrire en tout petit ce qui se passe dans ce disque et qui est déjà TRES ECRIT sur le site du label qui ressort ce chouette truc bizarre qui ne plaira ni aux amateurs de trucs psychédéliques bien propres, ni aux vrais fans des stooges, ni aux amateurs de grosse caisse fondue à la blue cheer et, hot tuna, ouah HOT TUNA il faudrait que je ré-écoute pour voir le rapport… je ne vais pas faire ça, je recommande ce disque OUAIS {the fuckin’ flyin’ a-heads – swiss cheese back 7″ – de stijl 2011/1980} car je viens de le remettre tout de suite et tout m’est apparu finalement
il faut que je le mette vraiment fort

13_mercredi

{18:51} tactique

Dear Guy Mercier
The disastrous Directive to extend the term of copyright protection for sound recordings to 70 years is back on the European Council’s agenda. The FT called the proposal ‘disgraceful’ in an editorial in 2009. The evidence says the move is unwise. Yet without action it looks like the plans will soon become law.

But we can stop this. You can help by writing to your MEPs now to tell them about your concerns, and ask them to make sure the Directive gets proper scrutiny from the European Parliament. You can read more about why writing to your MEP will help on our blog.

The economic evidence is stacked against the proposal. it will benefit only a small number of artists and businesses. Leading IP professors, the UK government’s ‘Gowers Review’ of IP, and independent analysts commissioned by the EU have all said that extending the copyright term is unwise. It will result in large parts of our cultural history being locked up. You can read more about the evidence here.
This is a dreadful idea that will damage our cultural realm for the benefit of a vanishingly small number of people.
So please write to your MEP now and let’s try and see this off.
Thank you,

Jim Killock,
Executive Director, Open Rights Group

Merci, Jim
comme les lecteurs de ce bl*g ont désormais compris qu’il faut détruire la propriété privée et abolir le travail
ils feront ce qu’ils doivent

salut

16_mercredi

{0:30} hommes déguisés en hommes

ici
bien content d’être débarrassé des discussions sur ces groupes qui ne m’intéressent plus depuis des années et donc des siècles d’ennui
vous savez que tous les jours des gens arrivent ici en tapant pj harvey dans un moteur de recherche ?
enfin, bon, les moteurs de recherche c’est pour quand on est ignorant
sinon on ne chercherait pas
bien sûr

moi actuellement je fais le rapprochement entre ceci

et cela

j’adore les deux, est il besoin de le préciser

merci de votre attention
je suis moins
malade

ps: vous ne vous rendez pas compte que j’ai mis 38 minutes à trouver le bon morceau de basement jaxx parce qu’un imbécile a fait retirer la « video » de lararari par santos & sabino

23_dimanche

{14:57} prenons les choses dans l’ordre

d’arrivée
j’ai donc fini par recevoir l’album d’automelodi
que je me suis pris à écouter tout le temps
bien que seuls la moitié des morceaux soient excellents
tout en me disant que je devrais ré-écouter le premier etienne daho
{que j’écoute maintenant} le pressage de ce disque d’automelodi est vraiment pourri
le petit j. dit qu’il n’aime pas quand il dit un parapluie au vestiaire, c’est un peu la chance qu’on a avec le kanye west, nous autres, on peut très bien ne pas comprendre les paroles
c’est aussi un très bon disque
pour différentes raisons, ah oui la principale c’est qu’il rend tout le monde à la maison heureux
oui, je lisais dans un magazine con que terry riley disait ça a propos d’un truc de musique mauritienne
et comme je n’aime pas terry riley j’ai émis un petit son moqueur, dans le train, mais nous c’est kanye west
il y a quelques paroles de kanye west que j’ai comprises pas toutes mais quelques bouts de celle-ci
, etienne daho impossible d’y échapper, à la comprehension
automelodi c’est moitié-moitié, on est pas obligé de les lire sur la pochette
tout ça c’est un problème
d’ailleurs j’ai aussi de plus en plus de mal à écouter de la musique si parfaitement jouée et enregistrée comme cet etienne daho, le son bien clair et bien en place je dois me concentrer pour supporter
ce qu’on remarque tout de suite dans l’olivenstein c’est comme c’est joliment pourri par du synthé

1_samedi

{11:56} Another year with nothing to do

j’écoute ma box des complete funhouse sessions que ma maman m’a offert à Noël
et je suis trop content
{momentanément}

17_mercredi

{14:14} Scorpion Violente journal de bord III

Autre chose amusante liée à la rigueur typiquement suisse : quand ils te disent que le lendemain tu peux dormir tranquillement jusque à peu près 13h, j’ai tendance à comprendre que je peux dormir tranquillement jusque 13h, littéralement.

Or, l’implicite suisse est qu’à 13h, tu as déjà fait ton caca du jour, coupé tes ongles des pieds, rangé tes instruments, dis au revoir.

Être réveillé par une voix alarmée à 12h59, et devoir déféquer devant la magnifique demoiselle qui allait devoir nettoyer les toilettes juste après était un tantinet difficile psychologiquement pour moi.
J’aurais préféré partir sur un sourire sensuel en disant d’une voix de velours « j’ai vidé le bordel de la chambre et défait les lits pour te faciliter le travail ».

Dire à la place « j’ai brossé le fond de la cuvette » avec un clin d’oeil m’a semblé étrangement moins classe.
Mais un petit regard sur le lac après avoir rangé les instruments avec une efficacité à rendre jaloux un russe autiste fan de tetris a momentanément effacé cet épisode de ma mémoire déjà défaillante.

Et j’ai fait pénitence en mangeant un piment puissant à vous irriter l’anus au premier regard pour être certain de souffrir au moins autant qu’elle pour le restant de la tournée.

Beaucoup de choses intéressantes, bien que la plupart du temps plutôt triviale, se sont passées dans les toilettes italiennes, outre le fait que j’ai réappris à faire mon affaire dans des chiottes turques..

J’aurais aimé plus parler de musique et moins de caca. C’est déjà trop tard pour ça.
Le but premier était de faire un journal quotidien, mais bon, être le connard du coin de la pièce avec le laptop sur la table et l’air concerné de rigueur est une chose dont j’ai décidé de me passer.
Ca n’a pas changé grand chose à ma vie, mais au moins j’ai su fuir un des stigmates de la connardise absolue (du mondeum) (merde, y en a même qui osent faire ça carrément sur scène!)

Bref, tout a commencé dans l’air pur de la Suisse, dont le ton ambiant était annoncé par une inscription (sur une brosse à chiotte, désolé, c’est sa faute, pas la mienne) qui disait plus ou moins « utilisez moi : imaginez vous à la banque, vous n’aimeriez pas que la personne suivante sache ce que vous venez de faire ? Et bien ici, c’est la même, gardons nos petits secrets pour nous »… Doit-on voir une relation entre cette brosse à chiotte et une petite parenthèse de l’histoire qui, tel un pet trop chargé, laisse des traces de freins au fond des consciences, et visiblement de certains comptes en banques ? En lisant entre les lignes de caca, certains messages se révèlent.

Mais quelques montagnes plus loin et déjà l’odeur de sainteté et de Pento chassait de nos mémoires olphactives les relents asceptisés de belle Suisse.

Le summum de la rébellion vestimentaire en Itale semble être de ne pas repasser sa chemise deux fois par jours.
Je suppose qu’il doit y avoir des prisons pour les gens comme nous là-bas.

[Tony, un charmant jeune homme rencontré à Rome a essayé de me faire lire une inscription sur son pénis, mais j’ai l’impression que c’était une feinte. Ou c’était vraiment écrit très petit. Et il faisait sombre.
Et mes amygdales ont la vue qui baisse avec le temps.
Et je veux juste oublier.
Tony wants a blowjob, voici le message qu’il m’a demandé de diffuser après cette tentative infructueuse, ce qui en dit potentiellement long sur l’analogie entre nos vies sexuelles respectives.]

15_lundi

{15:06} Scorpion Violente journal de bord II

Il nous ont malgré tout accueilli comme des princes avec bières, vin, bouffe à pleurer, chambres clean, chiottes avec verrou et sans MST coincées sur les cuvettes (le staphilocoque doré m’a semblé potentiellement plus probable)
Un peu de fume, et le stress du voyage tombe. Pas la fatigue, mais on n’a pas encore trop de cheveux gris, on encaisse (comme des fiottes, mais on encaisse quand même).

En bon vieux con, ma décision a priori de détester la première partie parce qu’ils étaient jeune et que « c’était quand même mieux avant » s’est retrouvée mise à mal par la grand classe du duo en question, qui avaient déjà compris malgré leur jeunesse que faire durer un morceau, parfois, c’est juste classe, et leur espère d’indus psyché mâtiné de rock m’a juste cloué sur place.
Ils s’appellent WELINGTON IRISH BLACK WARRIOR, sont normalement trois, mais leur batteur a décidé au dernier moment d’aller à la soirée disco qui faisait rage à l’étage du dessous (enfin, quelque part en dessous, le lieu étant trop complexe pour un topographie précise, toujours est-il qu’il a préféré le disco inferno au tropicold et viol d’enfant) (à moins qu’il ai juste chopé la gastro, mais n’ayant pas vu d’ordonnance du médecin, les spéculations restent ouvertes et vont bon train).

Pas assez bourrés pour assurer comme les bêtes de scène que nous sommes, ça s’est néanmoins plutôt bien passé.
Quelques galères de mixette et un son propret, mais une bonne ambiance.
Les nouveaux morceaux de The Dreams prolongent le rêve dans des contrées digne de leurs ambitions démesurées (devenir les rois du mondes par le raggae, l’amour, et le sexe avec des cadavres d’enfants).
Comme de bien entendu, une bande de névrosés ne peut que s’autoflageller après les concerts, fort heureusement, une petite feelgood convention nous a permis de nous rendre compte que c’était quand même la classe, et bon, ça reste rare, les gens qui viennent te voir en fin de gig pour te dire qu’ils ont détesté et qu’ils veulent te buter. Donc comme chez les bisounours, que des retours positifs, blocage mental sur le fait qu’il y avait pas grand monde, et qu’un gars a conseillé a Armelle d’arrêter de fumer et de couper les cordes vocales de Nafie.

A la grande question : Vaut-il mieux s’échouer comme un cachalot bourré sur une banquise ou vomir à s’en retourner l’estomac comme un gant, Nafie a donné sa réponse, et du coup le ton général dès le premier soir en empruntant les techniques secrètes des ânes qui mangent trop de pommes avariées.
Certainement sous l’inspiration des films de zombies dont il se gave, les translations d’un lieu à un autre sont vite devenus pénibles, mais sa capacité à se passer de point d’appui pour comater avait quelque chose d’héroique, d’émouvant même. Cuver debout et dormir en même temps, c’est clairement de l’ordre de la performance.
Et ce soir là, il s’est donné à fond.
Comment ne pas être impressionné par un tel spectacle ?

14_dimanche

{17:07} Scorpion Violente journal de bord I

Un roadtrip qui commence sans voiture pendant une grève des trains ne peut que dérailler au moins un temps.
Surtout lorsque l’agent t’annonce gentiment mais fermement que le train que tu as consciencieusement cherché sur la page d’infos de crise de la SNCF n’existe pas. Du tout.
Même pas lorsque la circulation est sur un mode conventionnel.
Le fait d’avoir une fois et demi ton poids en matos archaique et mal réparti dans des sacs inadaptés n’aide pas non plus.
Mais bon, entre 3 et 8 heures de route en solo via des gares foireuses, finalement, pas de grosses différences, à part les courbatures et les litrons de fluides corporels dont j’ai dû me délester, principalement de la sueur.
Et évidemment, un road trip, ça implique nécessairement une voiture.
Donc inclure les galères féroviaires, ce serait malhonnête.

Après un savant agencement d’instuments, médicaments, fringues (remarquez la hiérarchie entre les éléments emportés), nous voilà sur la route de la Suisse, celle d’Hitler et de Satan. Et certainement de Mr Propre.

Une tentative d’abandon d’un des musiciens majeurs de la scène strasbourgeomessine sur un parking s’étant soldée par un échec (la vieille technique de « compte les voitures sans te retourner et quand tu arrives à mille, tu peux revenir dans la voiture, on ne bouge pas, t’inquiète » a moyennement fonctionné), on s’est rabattu sur le plan originel, assurer deux concert plein de malveillance, de fantômes de rastas violés par des clochards skinheads, de lézards avec des gros seins et des flingues, et de choses inavouables en comparaison. La mort autoproclamée du rock a du bon parfois (souvent).

Le rapport au temps d’un endroit à l’autre varie de façon drastique.
Lorsque tu annonces 22h par exemple, en suisse, va savoir pourquoi, ça veut dire 21h30, à Metz 23h, à Strasbourg « quand tu veux j’en ai rien à foutre viens picoler avec nous, fais pas ta sucrée », et en Italie ça s’étire carrément jusque minuit 23, pour ne citer que les exemples qui nous concernent ici.
Arbitraire du signe, mécompréhensions liées à la barrière de la langue, implicites génético-culturels, réalités parallèles, décalage horaire, variations sur le sens de l’aproximation, faites votre choix, trouvez-vous une explication qui vous corresponde, moi, je me contente de rapporter les faits, le reste, c’est plus mon problème.

Mais compte tenu des données mentionnées plus haut, on peut dire que, dans la mesure où l’heure annoncée était 20h30 à Neuchatel, arriver à 22h était passible de viol collectif et/ou peine de prison. J’ai échappé à la prison…

13_samedi

{20:06} I’m special, you’re special He’s special, she’s special We’re all someone special And i am the king

je retire mes lunettes et je place une branche entre mes lèvres, la voisine d’en face doit se dire c’est un audiophile, je suis penché sur la pochette grande ouverte d’indiscreet et je me demande pourquoi faire autre chose qu’écouter un tel disque encore et encore, là ça doit faire la dixième fois de suite, je retourne, je machonne la branche, la pochette est parfaitement belle et drôle, les paroles sont pratiquement incompréhensibles et quand j’ai entenu happy hunting ground tout à l’heure j’ai cru que j’allais pleurer et puis après j’aurais pu sauter en l’air et puis après j’aurais pu me foutre de tout, je vais avoir du mal à passer à autre chose je n’ai même pas envie de parler de la conne de la caisse d’épargne qui m’a expliqué que j’étais facturé d’avoir retiré de l’argent dans une autre banque parce que c’est pour m’apprendre la consommation responsable je lui ai donc expliqué que c’était complètement autre chose, que c’était un scandale et du vol alors elle m’a dit que puisque la carotte n’avait pas marché il y avait maintenant le baton je reconnais que la carotte n’a jamais marché avec moi, la carotte capitaliste pourrie, et je vais apprendre à cette dame que le baton n’a jamais marché non plus, oh non jamais

ah oui, tiens, j’avais demandé à l’ineffable Toma de Scorpion Violente si il voulait bien faire un journal de tournée juste avant qu’il ne parte et il ne m’avait pas répondu, moi non plus je ne réponds jamais, puis quand je les ai vus en concert la semaine dernière {la meilleure fois, je dois dire, où je les ai vus} il m’a dit que si il avait écrit un truc mais pas encore fini et, voilà, donc je vais poster cette histoire ici dès que j’aurais fini de manger
en première partie de ce concert il y avait secrétariat qui sont deux jeunes filles bien mises, habillées je crois en secrétaires et qui font des chansons sur ce thème… en fait c’est assez intéressant et réussi, il y a même parfois une fulgurance de dextérité à la batterie qui est ravissante, meilleur morceau pour moi l’intérim même si il était mal parti

salut

19_mercredi

{21:01} c’est tout bête

je lis cette nouvelle, là et hop, j’écoute ce disque ok, il manque un E et un T et il y a la bande de couleurs, c’est normal
{à noter que je n’ai pas de disque de santana}

à noter que rien ne me fera détester exile on main street

pendant ce temps je télécharge quelques films avec goldie hawn il manque le E
ou de peter bogdanovich
{mon age me rattrape t’il ?}

et je viens de tomber sur un super blog de technique!

il est bien ce disque d’elvis costello

salut