je viens de terminer un article {que vous ne lirez jamais} sur la nouvelle scène australienne, ça fait donc trois mois que je n’écoute que des groupes australiens
tous les jours
et je parle à des australiens
j’écris
à des australiens
je traduis
c’est un exemple
un bon exemple
j’ai acheté cette cassette chez Matt Kennedy (de Kitchen’s floor)
non, ça n’existe pas les disques qu’on ne trouve nulle part, c’est des choix
des choix de distribution
on n’est pas obligé de se vendre pour le plaisir de se vendre
maintenant je déclare que c’est fini
du coup,
libre,
je peux me mettre un bon vieux CD
de Luke Slater, tiens evidemment, comble de misère, je ne trouve pas la chanson que je veux dans you tube
elle s’appelle only you
je pourrais la mettre 200 fois de suite point in case
excellent disque, donc
comme je ne trouve pas la video que je veux en voici une autre
{18:56}
Mick Farren accepted your friendship request
boh ben pourquoi pas
j’ai toujours bien aimé ce type
bien que ce soit un fan de jimi hendrix
ou je confonds avec charles shaar murray {je suis aussi ami avec lui} et les fans d’hendrix ne sont pas mes amis
mon frère m’a légué un de ses disques, la pochette est de druillet {ce qui n’arrange rien} mais mon frêre m’a aussi légué le disque le plus pourri qui existe enfin je crois bien je ne l’ai jamais écouté
ni le hendrix
on va voir comment se passe mon amitié avec Mick Farren, un bon hippie {car, oui, anglais quoi} mais à la première incartade je le vire
tiens comme Julie Burchill, j’étais juste ami avec elle et deux jours plus tard elle balance une espèce de pétition pour que les troupes anglaises viennent aider tsahal à démolir tous ces méchants arabes
je l’ai virée
pas comme little annie, elle se tiens plutot bien, de temps en temps elle mets une image d’un chien-chien qui a été perdu dans brooklyn et nous demande si on l’a pas vu par hasard
je ne réponds pas
c’est l’entente cordiale
ah non, tiens voilà que julie burchill demande à mick farren sur son wall si à sa connaissance john peel était pas un pervers des fois
euh, je crois que je vais lui faire un report à celle-là
je me suis dit que j’allais recommencer doucement et que ce serait plus facile et puis tout se délite très rapidement, je suis en train de lire un comic book qui s’appelle think tank, c’est un jeune scientifique qui ne veut plus faire d’armes qui tuent des gens {non je vous assure que c’est bien} et je pense au prisonnier alors à ce moment là il y a des images de patrick mcgoohan qui viennent et puis je me rends compte que la seule façon d’éteindre ces images, de les satisfaire, ça serait d’être DANS le village et de monter dans une petite voiture et j’aurais une super belle veste à galon blanc et, vous voyez que ça n’est pas possible aussi j’ai pensé qu’il y avait surement un disque de david bowie qui serait aussi bien qu’un disque de la dusseldorf, ah oui voilà je sais pourquoi j’ai pensé à david bowie, j’ai mis low et immédiatement j’ai trouvé la guitare de carlos alomar insupportable et je n’ai pas pu mettre la face 2, j’aurais bien mis heroes aussi
mis à part que je ne peux pas supporter la chanson heroes et que j’aurais du la sauter
mais je n’ai plus ce disque alors j’ai mis vous savez quoi
qui est très bien, non le meilleur truc qui me soit arrivé c’est
je pense à un truc, je suis allé à un concert, il y avait trois groupes et je n’ai vu aucun des trois groupes je crois que c’est la seule et unique fois que ça m’est arrivé, je trouve ça très triste je ne vois pas de raison réelle à ce que ce se soit produit non je me rappelle qu’on m’a demandé si je l’avais écouté le swans au moins {j’ai résisté à dire à tous ces gens qu’on ne disait pas les swans mais swans, je le dis maintenant} et oui je l’ai écouté le swans {vous voyez bien on ne peut pas dire le les swans} je l’ai acheté, je n’aime pas l’image devant et
attendez je cherche un disque à mettre pour finir cette écriture
le maxi dog food de sutra {il n’y a pas la video dans youtube}, je pense peut etre à ça parce que j’ai dîné avec le biographe de jenny bel’air à Naples, je trouve que la vois de patrick vidal est irrésistible, non le swans j’aurais bien voulu l’aimer et je le trouve très bien fait, c’est à dire qu’il y a trois morceaux très bons et que ces trois morceaux sont stratégiquement placés dans le truc ce qui fait qu’on se dit ah quel disque, c’est juste une illusion parfaitement exécutée, en plus la pochette à trois panneaux est impraticable désolé
ce n’est quand même pas ça qui m’a tenu toute la soirée dehors, oui j’ai oublié de vous dire que j’ai écrit un truc dans chronicart de ce mois-ci et qu’on m’a dit que c’était bien merci on m’a dit aussi que mes photos de vacances étaient bien merci moi je n’ai pas été particulièrement gentil je trouve et je m’en excuse auprès de vous
non vraiment le disque qui m’a fait le plus plaisir ces dernier temps est un 45 tours de Mark Perry et je n’ai rien de plus à en dire {il n’y a pas de video dans youtube non plus} que ce qui est dit là je crois que vous ne savez pas que je vends des tshirts et tous eux qui l’ont porté m’en ont fait compliment, surtout des hommes
c’est étrange
je pensais que ce serait facile et que je m’en tirerai en mettant
une video des motors
cette video
et puis, on me l’a fait remarquer, le rapport avec holy motors mais je l’avais remarqué moi-même il y a aussi motorik, je ne peux pas résister au mot motorik
c’est comme ça
le plus bête et le plus ignorant, illettré qui soit
malheureusement il ne fait que 3 paragraphes c’est un peu dommage il y avait matière à esclaffage terminal avec 2 paragraphes supplémentaires du même acabit
du coup je me suis remis le formidable disque de carter tutti void
ça s’est passé comme souvent, j’avais l’impression d’en avoir parlé
et je ne l’ai pas fait, je crois que j’avais cherché une video dans
youtube et, bien sûr que j’en ai trouvées, ça ne rend pas trop bien
d’ailleurs bizarrement il y a un CD avec le disque et la version CD
est moins bien que la version vinyle,
ça n’a pas d’importance
toujours est il que ce disque a cette rare qualité de forcer ma volonté, de changer mon état, d’imposer son oppression quelque soit mon occupation et de transformer toute situation en ce qu’il est lui , je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite ce qui ne m’empêchait pas de le mettre tout le temps et c’est devenu à un moment insupportable, d’une manière tout à fait agréable et horrible
une substance molle qui rentre dans le crane et fige le temps
sinon, un petit peu plus loin que la première page de résultats de google avec des photos à poil
il y a ça
{9:38}
« on était plus dans la fraîcheur des découvertes, tu ne pense pas ? »
on s’écrit des emails avec sami, on parle des gens qui sont payés pour parler des disques et des livres –
il y en a qu’on connait personnellement alors on a tendance à les excuser –
je lui raconte que j’ai entendu olivier lamm (je ne le connais pas) sur une radio publique nationale prendre part à un échange fatigué avec des personnes fatiguées à propos de disques – ils parlent d’un groupe qui s’appelle death grips, que j’ai soigneusement évité jusqu’à présent probablement parce que je suis snob ( mon radar fonctionne en éliminant les objets que j’ai l’impression de voir partout) –
bref, une des personnes fatiguées parle d’eminem (parce que c’est du rap aussi, voyez vous, et qu’ils sont énervés, ces gens-là) – olivier lamm parle de mark e smith (je viens d’aller voir sur pitchfork, ils parlent de mark e smith aussi) –
bien sur, il n’y a rien à prouver dans un sens ou dans l’autre – et il ne s’agit pas ici d’esquisser le début d’une démonstration (démontrer quoi ? que je suis snob ? que les journalistes doivent manger ?) –
j’imagine qu’il ne faut pas s’en soucier, je veux dire, des gens qui parlent à la radio nationale – Guy fait ça très bien (ne pas s’en soucier, ou donner l’impression de ne pas s’en soucier) –
de mon coté, c’est moins évident – ça m’agace et ça m’abat un peu, je dois dire, toute cette facilité –
je regrette cette perte de temps et d’énergie (la mienne surtout) –
bon, en l’occurrence, je n’en veux à personne – j’ai découvert des choses qui m’ont beaucoup plu grâce à olivier lamm – bref, c’est pas vraiment la question –
sami me dit que tout ça est surement un peu lié au fait qu’on vieillit – tout ça, je crois que ça veut dire : la difficulté de rencontrer des propos qui font écho avec justesse à ce que je ressens face à la musique –
(je mets une vidéo pour les personnes qui ont déjà décroché)
ça me rappelle ce projet qu’on avait avec un ami dessinateur et un musicien de créer un site internet – on voulait que quelqu’un dise enfin beaucoup de mal, quelque part, de toute la production majoritaire – on voulait parler des gens à qui on donne de l’argent parce qu’ils prennent part à l’effort publicitaire général (une sorte de remerciement de la part des instances officielles) – on voulait parler de la nausée générée par les agents du bon goût et de l’élégance –
évidemment, on ne l’a pas fait – on a eu des bouts de débats (« critiquer pour critiquer ? », « anonymes ou pas ? », « donner libre cours à l’aigreur ou pas ? ») – voilà –
des fois je regrette de ne pas l’avoir fait, tout seul – ici, parce que je lis un fanzine musical lyonnais et que j’ai l’impression d’avoir entre les mains une mauvaise photocopie de ‘magic’ – là, parce que j’écoute des débats à la radio à propos de rufus wainwright –
bon,
voilà –
dans un dernier email, sami me dit encore : « moi j’ai toujours énormément d’enthousiasme à écouter de la musique et à y m’intéresser, peut-être encore plus qu’avant, mais je dois dire que je suis presque devenu réac concernant la musique actuelle » –
c’est peut-être ça, on est devenus réacs – snobs et réacs –
je n’ai pas vraiment de choses nouvelles à raconter –
maintenant je me méfie je dois dire, parceque j’ai vu que guy repostait les entames des articles sur un groupe facebook – et que bizarrement, les gens semblaient préférer faire des commentaires là-bas plutôt qu’ici –
ça ne me dit rien de bon –
de mon coté, histoire de dire, j’ai posté un commentaire sur un site internet aujourd’hui – je me suis sentie aliénée (par la puissance anecdotique de mon geste) à la seconde où je l’ai fait – ou plutôt à la seconde où j’ai vu que je l’avais fait –
pas la peine de vouloir mettre les points sur les i pour signifier que nazi knife n’est pas ceci ni cela – les gens avancent ensuite des excuses – comme si moi je leur parlais de ma mauvaise nuit pour justifier mon indigence intellectuelle –
aussi, j’avais pensé un moment parler de politique – c’est sans intérêt il faut bien dire – le seul affranchissement à ma portée se réalise contre tous – quand le processus d’affranchissement se fait collectivement, c’est par accident, et sur la base d’un malentendu –
(je n’ai pas trouvé de live sans playback) –
j’ai aussi envoyé un email à une personne médiocre, un email strictement intéressé –
voilà –
ah oui aussi, c’était ce morceau là que je voulais faire passer en fonds sonore de mon interview à la radio :
comme ils ne l’ont toujours pas diffusée, je me dis autant le mettre ici –
Oui, vous savez j’écrivais dans un mensuel papier gratuit tiré à 40.000 exemplaires
ce mensuel s’appelait Balise, et le fantastique redac-chef était Julien Bécourt
il est très bien,
Vous ne le saviez pas et je vous en informe
Mais, hein, ce mensuel n’existe plus, je reçois plusieurs mails par jour qui me le rappellent
C’était vraiment bien et ça n’existe plus
{je ne vous raconte pas les trucs dans les mails, c’est assez terrible et je soutiens totalement Julien}
Donc ça n’existe plus et, dommage hein, le numéro 4 était pret
Voici mon texte, gratuit et tiré à l’infini
« Les aviateurs français »(1), il y a comme ça des groupes de mot qui font rire et vous pouvez rire avec moi ou cesser de lire tous ces groupes de mots. La vie est ailleurs, ça ne vous a pas échappé, le meilleur de ce qui se passe est décentré pour le moment en Océanie. Bien sûr le plus beau disque de l’année dernière vient de Brisbane, c’est le « Homo » de UV race (2), la nudité d’une ampoule électrique qui explose lorsqu’un chewing gum rose vient la toucher. Il n’y a plus de lumière, il y a de la lumière. Et puis aussi, j’avais laissé ce disque de côté et je viens de le retrouver – on prend parfois les choses comme allant de soi – sur l’inégalable label pionnier Siltbreeze(3), le deuxième album de Kitchen’s Floor « look forward to nothing » qui dépasse leur premier (sur r.i.p. society) tout en restant bordélique et désenchanté, quelques minutes de vies écroulées propulsées avec force par un nouveau lineup. Les deux ont en commun de jolies mélodies pourries par le temps présent, brinquebalantes à la Swell Maps. Notre lumière à nous sur la nature de l’oppression. Lorsqu’il y a internationale du pouvoir il y a aussi internationale du dégout. On se serre les coudes et on s’envoie des coups pendant que la guerre est déclarée en notre nom, moi je lis le fanzine « Negative guest list » (4) de Brisbane mené par l’esthète de la pisse Brendon Annesley, non seulement il a le goût de couvrir tout ce qui bronche dans cette musique mal pensante et nonchalamment subversive mais il lui reste encore le temps de sortir un nombre incalculable de disques sur son label (du même nom) , comme le 45t des Wonderfuls qui énervât fort a propos avec sa pochette au bras piqué, ou l’album de degreaser, une plongée dans une bassine rouillée d’huile motul, ah quelle beauté désagréable tout cela ! Plus flegmatique mais néanmoins solitaire le label « albert’s basement » (5) produit de petits échos de réunions phalanstériques plus proche de la scene de Christchurch qui merite aussi ses 2000 signes. Oui je sais c’est à 2500km de là, encore plus que Paris-Tripoli comme c’est drôle.
oh, j’ai déjà raconté ce concert de kevin ayers
à la salle wagram, je crois que c’est le seul concert que j’ai vu dans cette
salle de catch ou de boxe
son album sweet deceiver venait juste de sortir et
tout le monde disait qu’elton john serait au concert ce soir là, à paris
et il n’y était pas
et sur l’autre morceau de l’album où elton john joue il fait juste du elton john, ça n’a pas d’intéret
c’est dommage sinon cet album pourrait être excellent alors que c’est le déclin de kevin ayers qui s’annonce
il y a juste un morceau pas terrible et c’est à cause d’elton john
sur le reste il y a la fantastique guitare de ollie halsall aka haircut
et pas dans le morceau que j’ai mis
oh, bon
je me souviens aussi de la veste en velours pourpre de daniel vermeille
et ça me rend triste de lire ça
26 Janvier 2011
Son corps a été découvert dimanche soir, dans un recoin du parking du Canal.
Mort vraisemblablement d’une hémorragie interne. Et de nombreux excès…
La triste fin d’un SDF, d’un clodo, paumé, largué,
perdu dans l’alcool, la drogue et les méandres d’une vie hors norme.
Le SDF du parking souterrain, décédé à l’âge de 58 ans
sans un regard, sans un sourire, c’était Daniel Vermeille,
une légende underground du journalisme rock, un copain de Keith Richards et d’Iggy Pop,
une icône de la beat génération, un disciple de Phil Spector,
un grand frère sulfureux pour une poignée de gamins de Sète,
un assassin, un repris de justice.
triste et un peu fier pour lui!
oui il avait ce nez comme sur la photo et il écoutait, je crois, surtout du pr*g r*ck, bon, berk en somme
mais je me souviens très bien de lui
au concert de kevin ayers salle wagram
et ce souvenir me fait plaisir
{21:37}
au troisième bof il sera exactement trop tard
je cite mes sources mais
désolé je ne savais pas qu’il y avait maintenant une mode
éditoriale qui s’appelle la shitlist et si je l’avais su je
n’aurais pas écrit le plus mauvais disque de l’année 2011
etc. en plus il y a des gens qui ne sont pas contents car leurs
disques sont dans la vraie liste et ils se retrouvent finalement
en même place éditoriale que le plus mauvais disque alors que eux
ils ont le meilleur disque
c’est cocasse
ils trouvent
et hop!
moi
oui, moi
hey
j’ai été interviewé dans un mag australien et comme les raisons d’écrire sont les raisons d’écrire sont dans l’état où elles se trouvent, je vous mets le début ici
oui il y a
carrément ma photo aussi, le type qui m’a interviewé dit que j’y ressemble à harry dean stanton ouais le mystère s’épaissit
le mag s’appelle negative guest list
c’est aussi un label
très intéressant
en voici un autre lisez ça
oui, j’ai des disques à vendre misère
bon maintenant je vais voir si automelodi c’est mieux que marquis de sade
{je crois que oui}
il y a plus de synthés, c’est plus rigolo et ça ressemble plus à maintenant
et tout
Comme j’ai passé l’été à écouter de la musique de merde avec des gens sympathiques, je vais plutôt vous résumer le film que j’ai vu hier à L’Étrange Festival.
La séance est présentée par un quadra frisé qui ricane en se grattant l’oreille : c’est l’histoire d’une fille qui a eu un accident de voiture… grattage… je préfère pas vous en dire plus… ricanements…. … de toutes façons y a rien à comprendre… grattage… fantastique lynchéen… grattage…il pleut … ricanements… ricanements…et merci d’être venus…… Mais de rien, tu peux surtout nous féliciter d’avoir trouvé deux places gratuites. La suite est claire comme de l’eau de roche, pas la peine de se voiler la face derrière un carton d’invitation. Donc elle se réveille sur une route isolée d’Orégon, la tête tâchée de sang, et l’autoradio joue un hymne national. Elle ne tient pas très droit dans ses bottes. Elle se met à angoisser, et décide d’aller chercher un peu d’aide parce qu’elle a écrasé deux personnes qui faisaient un picnic. Elle ne sait pas qu’elle est morte, nous non plus. Tout se passe effectivement dans une atmosphère délétère d’inspiration lynchéenne, c’est-à-dire qu’on nous envoie des plans de coupe de forêt hypnotique toutes les 3 minutes, pendant qu’un bourdonnement hypnotique tente de nous faire perdre le sens des réalités. On apprend ensuite qu’elle habite une ferme avec un type qui lui fait des scènes pénibles parce qu’il la soupçonne d’avoir une aventure avec un mec qu’on voit se branler derrière un arbre. Trop c’est trop, elle prend les clefs de la voiture et file avoir son accident. Fin du flash back hypnotique. La jeune fille avance maintenant en respiration subjective dans cette Amérique hostile qu’elle ponctue d’inquiétants : hello, hellllo, helllllllllllo ?!!! y a quelqu’un ? oui mais reste au bord de la route stp. Après cinq heures de dérive le long d’une rivière poissonneuse, elle finit par croiser des personnages énigmatiques qui vont l’entrainer dans une aventure irrationnelle : une vieille babos hystérique, un homme déguisé en peluche d’un mètre 90, et un gros routier muet qui boit de l‘essence et l’emmène dans un motel. Là elle essaye de se servir du téléphone mais l’appareil lui renvoie la friture de son cerveau désemparé. Elle sort fumer une clope, un type en veste d’indien lui tend un briquet et lui demande son nom dans un américain peu compréhensible. Comme elle l’a oublié, il lui dit qu’il reviendra plus tard et il disparait. Entre temps le mec en peluche a pris la place du routier. Il la serre dans ses bras de façon émouvante, puis ils roulent ensemble jusqu’à un désert où séjourne une bande de jeunes sortis d’un clip d’Ariel Pink. Ils habitent une caravane et se la donnent en buvant des pinacolada à l’essence devant un programme des Sims. Il y a un guitariste folk bien de sa personne, un barbu avec un slip rempli de sang ou de ketchup on ne sait pas, le troisième chille patiemment sur une banquette. Le guitariste folk joue de façon décadente en souriant anormalement, il est interrompu par deux meufs qui sourient anormalement et entrainent la pauvresse dans une gigue à travers les sables. Tout le monde se met à jeter des canettes contre les rochers jusqu’au moment où Peluche retire son masque. C’est le pervers des bois à l’origine de son malheur, la pauvresse serre les dents et commence à lui casser la tête à coup de planches. Peluche se laisse faire en se branlant, on voit sa main s’agiter sous son costume épais. Ce n’est pas fini. Dans la caravane le programme des Sims continue, là on atteint un sommet du cinéma fantastique d’inspiration lynchéenne: sur l’écran notre héroïne se fait prendre à quatre pattes par le pervers des bois. Il la nique comme un âne, et son souffle rauque rabat les cheveux de la pauvresse sur ses petits yeux défoncés. Notre héroïne ne va pas bien, elle a le dos entaillé jusqu’à l’os, et le routier muet qui est revenu sur le devant de la scène, s’occupe de lui masser la colonne vertébrale avec une omelette et un peu d’essence. La vieille babos fait aussi une apparition. C’est là que la pauvresse perd sa dignité et commence à vomir un gros liquide noir, probablement une métaphore de la crise pétrolière si vous voulez mon avis, mais je ne vais pas vous raconter le film, ce serait gâcher.
vous pouvez alors passer à la suite
aujourd’hui c’est ça oui, vous allez me dire c’est facile, ah ah, juxtaposer m*rx et une vidéo pourrie de top 50, ah ah, bon
mais la musique est bien a retenu mon attention dans mon téléphone
hier j’ai failli m’énerver a propos de l’accroche de liberation a propos d’un type nommé aux inrocks
{oui je sais on s’en fout} où ils parlaient de contestation, en fait en lisant le truc le type en question
est clairement un marchand et ne se vante pas autre chose, alors pourquoi liberation a t’il interet
à vanter une image des inrocks comme journal contestataire ?
sans doute parce que libération lui-même s’estime dans la contestation
vantardise marchande, c’est tout
et comme je relisais marx et engels j’aurais pu citer ceci
Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose, du même coup, des moyens de la production intellectuelle, si bien que, l’un dans l’autre, les pensées de ceux à qui sont refusés les moyens de production intellectuelle sont soumises du même coup à cette classe dominante. Les pensées dominantes ne sont pas autre chose que l’expression idéale des rapports matériels dominants, elles sont ces rapports matériels dominants saisis sous forme d’idées, donc l’expression des rapports qui font d’une classe la classe dominante; autrement dit, ce sont les idées de sa domination. Les individus qui constituent la classe dominante possèdent, entre autres choses, également une conscience, et en conséquence ils pensent; pour autant qu’ils dominent en tant que classe et déterminent une époque historique dans toute son ampleur, il va de soi que ces individus dominent dans tous les sens et qu’ils ont une position dominante, entre autres, comme êtres pensants aussi, comme producteurs d’idées, qu’ils règlent la production et la distribution des pensées de leur époque; leurs idées sont donc les idées dominantes de leur époque.
j’ajouterais juste que inrocks veut dire tout simplement non rocks