Le R*ck est m*rt

Vacances

n’est pas que je n’ai rien à dire
c’est juste que j’essaye de vendre des disques
et que ça c’est une chose qui prend un temps
sur l’écriture
surtout si vous
n’achetez pas ces disques
huh

alors là je regardais des videos de royal trux et je suis retourné encore en arrière
en regardant des videos de pussy galore et comme c’était sale et beau
alors que royal trux est sale et beau mais avec fille
une fille très dangereuse je pense
très dangereuse pour moi

et puis je pensais qu’après pussy galore il y a ceux qui ont suivis la voie jon spencer et ceux qui ont suivi la voie hagerty
pour moi la voie spencer s’est arrêtée très vite avec l’album argenté
et la voie hagerty, elle, jamais

je mets une image de la fille

après j’ai regardé cheap trick
et là
alors là
j’ai pensé
demain je dois sortir le premier disque de cheap trick
et prendre mon enfant jules par le cou et lui dire
voilà, jules
un disque de R*CK!

« pourvu que ça dure! »

bonjour moi j’écoute, encore, le velvet underground 1969
oui je l’écoutais déjà hier
fucking trop beau disque
sauf la pochette qui est notoirement la plus hideuse pochette du monde
oh oui, ça, oui j’ai acheté ce disque au supermarché à côté du lycée
comme, aussi, le 1919 de john cale {y aurait il un théme là dedans}
c’est un pressage français

je dis ça parce que là j’étais parti dans une histoire incroyable de racheter tous ces disques essentiels que j’ai en pressage français {comprendre pourri et pochette toute fine}, les racheter en pressage original
mais quel intéret ça aurait ?

il m’a fallu 24h pour répondre
aucun

et j’emmerde les fans de Mogwai.

alors c’est quoi sinon cette patrimonialisation si ce n’est pas ça, alors ?

ben, déjà c’est quand le vivant devient m*rt quand ce truc du r*ck devient de la Culture, devient de l’Art, quand non content de pactiser même qu’un peu avec la Marchandise, il pactise avec l’État, les Institutions
parce que le r*ck c’est
*objectivement (c’est vrai y’a pas à chier) : une chose populaire, c’est-à-dire une expression du peuple, des classes populaires
*subjectivement (j’aimerais que ça soit comme ça tout le temps) : une résistance, une révolution, parce que ça doit vous remuer, vous mettre le haut en bas, le dedans dehors, et que ça doit essayer, oh même rien qu’un peu (vouloir), d’être pas content -même très bêtement- de l‘ordre des choses

alors, déjà qu’il y a tant affaire avec les marchands, bien obligé souvent, faire en sorte que même s’ils nous laissent vendre la corde pour les pendre, la corde ne se transforme pas en ruban

mais vous voulez aussi être de la Culture, de l’Art, misère, pactiser avec ce pouvoir là aussi, péter plus haut que votre cul

oh déjà vous avez bien vu le polar, la science-fiction, ils ont voulu être de la Littérature, la chanson de la Poësie, vous avez bien vu ils sont devenus de la marchandise et de la caution des pouvoirs, quand la culture populaire veut être Culture, i.e. culture savante, bourgeoise, elle devient Folklore, c’est-à-dire ce truc des folkloristes, pseudo-universitaires maffioselistes ou demi-savants (oui Marcus est un François Jouffa du p*nk!) et le folklore c’est la culture des autorités-autoritaires de Stalingrad à Orange et au Puy-du-fou.
mais vous voulez qu’on parle de vous dans les salons, vous voulez des chansons arrangées

ah ! vous voulez jouer au musée, à la fondation Cartier, à Beaubourg, où sais-je encore, oui les musées sont des camps de concentration, tout ce qui y rentre meurt, ce sont des conservatoires, des mausolées

je comprends bien, vous avez besoin de l’argent du maire pour vos salles de concert, vos revues, vos locaux de répétition… mais faites bien attention à ce que offrez de vous en échange au Pouvoir. C’est un piège à la Maurice Druon – d’avant Jack et ses musiques actuelles, même- que cette démocratie culturelle qui ne veut plus apporter l’Art des possédants au peuple mais dire que ce que fait le peuple c’est de l’Art
-et le peuple se fait posséder

vous voulez des chevaliers des arts et lettres, des opéras de la bastille, vous voulez swinger chez les diamantaires, vous voulez être sonic youth
et vous devenez une expression culturelle sans conséquence, une tête de rayon ET une chose de rayonnage

je pense que j’ai oublié des trucs auxquels je pensais au bistrot, t’à-l’heure

et aussi :
qu’il y a de moins en moins d’images sur ce foutu blogue

avec ma commande MESSTHETICS de chez hyped2death (rappelez-vous je l’avais passée, c’était sur l’ancien blogue) me vient encore cette idée qu’on en finit pas de rééditer des trucs, que ce serait ça la patrimonialisation
et pis, je me dis –encore-, non t’as tort,

ça a toujours été comme ça avec le r*ck

(c’est toi qui devient un collectionneur, tu sais bien), car oui, les vieux du country ils pensaient à l’irlande et à l’auvergne et au yodel et les vieux bluesmen aux champs de coton et à l’afrique et elvis il allait trainer à voir des vieux nègres alcoolos et les de la british invasion ils écoutaient le rythm & blues et lenny kaye le garage sixties et les ramones écoutaient les who et… et dès qu’il y a eu des disques il y a eu des garage-sales et des vide-greniers et des p’tits jeunes à la recherche du SON dans le passé, pas seulement depuis le minimal synth et la flexi pop et le diy et etc.
Et en cherchant plus ou moins à copier mais avec leurs capacités et leur environnement, ils réinventaient autre chose ces gens
simplement je trouve que la réinvention c’est de plus en plus un décalque de l’original avec un meilleur son et je dis oh, ça ressemble trop à ça vraiment et je dis bof mais c’est parce que la chair est triste et que j’ai écouté tous les disques, je me fais vieux et con

n’empêche que

sur ses compils MESSTHETICS, les 3/4 des trucs sont à chier, juste le fait que les gars ont photocopié et colorié la pochette et enregistré ça dans leur salon et mis le prix que ça leur a coûté sur la pochette, ça ne fait pas nécessairement un chef d’œuvre
mais je suis content quand même de mes cédés MESSTHETICS
n’allez pas croire