7_dimanche

{10:37} bon dimanche

il faut détruire toutes les religions

IMPRECATION PERSONNELLE, oui

la laïcité ça n’est pas de passer son temps à s’occuper de telle ou telle croyance stupide
de porter un jour une kippa, de donner du monseigneur l’autre, d’organiser une sauterie de fin du ramadan,
non, la laïcité c’est l’indifférence totale
pas de subvention pour les écoles privées
pas de rencontre de potentats encensés
pas d’argent pour les églises ou autres établissements d’endoctrinement
non RIEN

6_samedi

{20:06} informations historiques

5_vendredi

{20:52} voilà comment

ça se passe

je range
alors je mets, une dernière fois, le deuxième disque de Justin Love

tellement bien
n’est ce pas
et je le mets dans sa pochette plastique protectrice, ouais
tout en me disant, mmm, j’ai son premier album, sous le nom de Justin Trouble
sorti sur le label Music Action, oui la boutique du carrefour de l’odeon, j’en ai
déjà parlé {ah, cette boutique!}, je vais le ranger à côté de l’autre et là je
sais que je n’ai pas les, au moins, deux autres 45t de Justin « Trouble » Love non je ne les ai
pas et alors je les veux, je dois résister très fort pour ne pas vouloir les chercher
maintenant et les avoir maintenant, tout de suite
je résiste, je résiste

bon cette fois j’ai réussi
tiens je vous mets ce truc
qui n’était pas loin, non
et, quoi
je ne l’ai pas non plus!

il est sur le label ORK!

je ne l’ai pas, non!

ça n’a pas de fin!

4_jeudi

{9:30} yee-HA

3_mercredi

{20:37} choix

en rangeant mes disques
j’ai du décider si
je gardais plutôt les pale saints

ou plutôt les boo radleys

c’est la même chose non
enfin j’ai choisi pale saints
pour le moment

il y a aussi les

throwing muses
qui m’encombrent
ou alors
tout un style
encombrant
une période de ma vie
très encombrante finalement

2_mardi

{16:54} WROTE FOR LUCK

{écrit par Elise Vertige, pour nous… Merci}

Comme je ne dors plus que cinq heures par nuit depuis un mois, j’ai vachement plus de temps qu’avant pour penser à plein de choses et puis, parce que j’ai lu ici les belles apparitions de Guy Mercier et Goo Blum et qu’il y a longtemps que je voulais dire deux ou trois choses sur les Happy Mondays et que là, il est sept heures du mat’ et que j’ai rien d’autre à foutre, je me suis dit : « Pourquoi pas m’y mettre maintenant? » J’y connais pas grand-chose en musique, les chapelles m’ont toujours emmerdé, je flâne, parfois je cueille, j’ai toujours eu des passeurs pas trop loin (Dorine, tu m’entends ?), et puis les Happy Mondays, c’est un truc d’enfance, c’est le jour où Grégory, mon cousin, un passeur lui aussi, et pas des moindres, m’a emmené voir mon premier concert, c’était au Bataclan, c’était en mars 1990 je crois, et c’est Bez, celui qui ne fait que danser au milieu du bordel, qui m’a vendu mon premier exstasy. C’était à l’entrée, il essayait de refourguer des places comme n’importe quel vendeur à la sauvette et il avait des exstas plein les poches. Alors mon cousin lui en a acheté un qu’il a partagé en deux. Je l’ai avalé et après, je me souviens pas des détails sauf que c’était magnifique et que tout le monde dansait au ralenti sur la scène en fumant des gros zblifs, les yeux révulsés, le sourire béat, et au sommet de la montée, je me suis dit : « Putain, c’est trop bien le rock, c’est comme les montagnes russes, comme l’anarchie, un truc délire et bon esprit, une musique de poissonniers, une eucharistie, une attitude », et puis faut dire que sur scène, elles étaient drôles ces petites frappes de Manchester.

(la vidéo au Ritz de New York donne un bon aperçu de l’ambiance dégénérée des concerts qu’ils firent cette année-là )

C’était comme s’ils s’acharnaient à faire passer leurs morceaux pour de l’improvisation. J’avais jamais eu l’occasion de voir un truc pareil dans ma banlieue de merde sauf quand on faisait de grands feux en lisière de forêt exprès pour se faire pourchasser par les flics. Un peu plus tard je partirais six mois à Londres et j’achèterais tous leurs premiers singles. Je les ai encore parmi tous les vinyles qui traînent dans la cave de ma mère.
Leurs deux premiers albums sont magnifiques, ainsi que les pochettes. Le premier, Squirrel and G-Men, c’est John Cale qui l’a produit. Le son est crasseux, ils savent pas encore très bien jouer, mais il se passe un truc : c’est lourd, c’est poussif, ça racle, ça suinte, ça traîne, la voix de Shaun Ryder emmène tout ce petit monde on ne sait pas trop où, ça pourrait être le pire truc jamais entendu et pourtant c’est beau comme l’incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure. Au fond, ce que j’aime bien chez eux, c’est que comme ils savaient pas trop bien jouer, ils ont donné au « poussif » ses lettres de noblesse (c’est des Anglais, hein, faut pas oublier), ajouté à ça un je-m’en-foutisme comme on a rarement vu dans l’histoire de la création. Pour leur troisième album, Pill’s and Thrills, un ratage complet, le début de la fin, ils se débrouillent pour enregistrer aux Barbades où ils restent des mois à dépenser tout le fric de la production et à prendre toutes sortes de drogues, parce que le saut dans le vide, y a que ça à faire. La notoriété, ils en rient parce que c’est du vent, c’est comme une montée d’exsta, pas plus. Ils savent au fond qu’ils reviendront toujours à Manchester, leur port d’attache, aucune illusion déplacée ou ego purulent : ils savent de quel quartier ils viennent. On ramasse, on prend, on se marre, on liquide tout, on disparaît. C’est beau comme une inhumation précipitée. Quand ils apparaissent à la télé, c’est complètement défoncés : ils pourraient être en train de siroter leurs pintes dans leur bar favori, ce serait pareil, toute cette agitation n’a aucune importance, allons au bout de la provoc’ en dansant, le reste on vous le laisse, c’est sale, on restera toujours au-dessous de tout ça : ce qu’on aime nous c’est la foirade. Leur second album, Bummed, démarre sur des croassements, ils annoncent la couleur tels des oiseaux de mauvais augure : en Angleterre on nait prolo et on reste prolo jusqu’à plus soif. Les paroles de leurs chansons, c’est du grand n’importe quoi, on n’y comprend rien, même les surréalistes ne sont jamais parvenus à un aussi grand degré d’abstraction. Les titres, c’est pareil : Tart Tart, Kuff Dam ou Brain Dead sont selon moi des chefs d’oeuvre, ils ressemblent à Bez et à Shaun Ryder, ce couple électrique aux carcasses défaites par l’abus d’hallucinogènes. « Madchester », les journalistes ont appelé ça mais seuls les Happy Mondays valaient le coup je crois à part une ou deux autres exceptions peut-être. Bref, les Happy Mondays ce fut avant tout un cirque, un truc pour gens pas sérieux, une des dernières tentatives pour faire danser toute l’Europe avant que les concerts deviennent réglementés comme tout le reste, une anarchie joyeuse et couronnée, un truc qui me va droit au cœur parce que c’est la fin de mon enfance qui s’est jouée là et que sans eux, peut-être, je rigolerais moins aujourd’hui. Danser le sourire aux lèvres au milieu de la catastrophe, y a que ça à faire mes bons amis, sinon on coule : les Joyeux Lundi ont fait les deux.
God Bless.

Elise Vertige

1_lundi

{20:00} Je suis allée voir un concert épouvantable





Si vous lisez ce blog normalement vous ne savez pas qui est Joss Stone. Je la connaissais pas non plus quand R. m’a proposé d’aller la voir au Trianon. Je pensais que ce serait un bon entrainement avant la rentrée du Non_Jazz. On était invités par C., un producteur de schlagers qui arrondit ses fins de mois en jouant du clavier sur sa tournée. C. est dans le show business, il a un studio dans un moulin à quelques kilomètres de Munich où il fabrique des chansons à la chaîne. On lui a rendu visite cet été, c’est un gars très marrant bien qu’il travaille pour le diable.

A 20h on étaient deux à repousser les vibes dans une salle remplie de fans de Barbie Ashram. Les vocalises se cassaient les dents sur mes boules Quies, j’avais tout le temps d’apprécier la navrance des paroles, une exploration complète du pathos féminin : chercher un prince et se faire larguer. Je pouvais voir les cascades d’émotion rouler sur les ados du premier rang, se répandre sur mes voisines et essayer de s’infiltrer à travers mes mousses protectrices.

La pression est montée d’un coup quand Joss Stone nous a demandé sur un ton badin si on étaient bien avec elle ? Là les gens ont commencé à vraiment se déchainer et à hurler des “yes” délirants mais c’était pas assez fort pour Joss Stone qui a répété la question et à chaque fois la réponse était plus aigüe. J’avais les mains moites et la tête tendue comme un bouclier en fonte, je pensais à Jendrek Zagorski, et je n’étais même pas sure que R. passait un mauvais moment. Après ça la foule est devenue tellement compacte que j’arrivais même plus à imaginer me barrer.

C’était l’heure de la chanson triste, comme si cette mascarade n’était pas déjà une longue métaphore sur l’amour impossible et pas réciproque. Imaginez la souffrance d’une fille de 25 ans qui passe sa vie à boire du coca light dans des bus de luxe, et qui doit dire je vous aime à des centaines de types hideux tous les soirs. Pitié quelle violence, je sais pas, comme si Céline Dion avait avalé Whitney Houston ou quelque chose comme ça, et entre deux gorgées de soft drink des improvisations sur l’âme, “on est tous un”, et des remerciements chuchotés à 120 décibels. Après c’est vrai que j’ai jamais kiffé la puissance vocale, et j’ai un problème avec le lyrisme, la seule chanteuse blonde de soul que je respecte est noire et morte. Ce concert m’a mise au clair avec cette question. Cette fille est un composite de tellement de trucs connus qu’elle glisse comme une tranche de jambon sur un pot de crème Nivea. C’est difficile à expliquer parce que pris séparément elle a tous les attributs de la bonnasse, mis bout à bout ça donne une absence totale d’humanité.

On a tenu jusqu’à la dernière la chanson intitulée ”Leave me alone”, ça s’adresse à un amant pas cool, les fans se sont tout de suite sentis visés et ils n’étaient pas d’accord. Ils ne voulaient plus lui laisser finir son boulot alors qu’elle les suppliait de la laisser alone, et moi aussi, mais ils disaient non non non, ça a duré dix minutes, après ça a encore été les rappels, et puis la lumière s’est enfin rallumée et les mecs de la sécurité ont dispersé tout le monde sauf nous car l’épreuve n’était pas encore finie.

C. est venu nous chercher à la sortie pour nous emmener dans les backstages. Je devais faire une gueule pas possible, en même temps je savais ce qui allait arriver. Les musicos chillaient sur un canapé en réclamant du Ice Tea à leur manager. Joss Stone roulait un joint sur une table avec les deux grosses choristes. Elle a levé les yeux pour nous demander comment on avait trouvé le show, j’ai même pas eu l’impression de me forcer en répondant “great”, et elle est retournée à son roulage. Le plus glauque c’est qu’elle avait l’air moins fausse que moi dans son vieux gilet beige, et puis c’est le genre de lâcheté que je suis contente de pouvoir partager avec vous.


je cherchais une chanson d’amour old school et non embarrassante, il y a ce clip qui circule depuis quelques jours sur facebook. La fille s’appelle Bonnie Banane, elle est française, son flegme est assez bandant. Le morceau est sorti la semaine dernière sur Weird Data, il aurait dû être fait il y a 18 ans, c’est ça le progrès.


{13:20}

je fais du rangement de disques
ça fait maintenant deux semaines que ça dure
{passons}
je viens de m’apercevoir que j’ai deux fois l’essentiel disque de blue oyster cult
secret treaties
et j’avais complètement oublié qu’il y avait une pochette intérieure
dans mon exemplaire adolescent pressage français
alors que dans le pressage américain je n’ai rien
je ne me rappele plus avoir acheté cet américain et, en tous cas, je n’en ai pas besoin
oui il m’est arrivé d’acheter beaucoup trop de disques et maintenant je dois LES VENDRE
plus de place et plus
d’argent, vous comprenez
tiens il faudra que je vous parle du disque de mountain cult
je le vends
parce qu’il est BON

non mais le blue oyster cult je peux l’écouter à tout moment parce qu’il est extrèmement bon
c’est juste que cette pochette intérieure (avec la citation d’un livre inventé) me fait penser à l’extraordinaire comic book que j’ai lu hier soir
space: punisher
bien sur j’ai du arréter de lire Punisher au bout de 3 ou 4 parutions, c’était sans intéret vraiment mais là il s’agit de tout autre chose, c’est le même personnage frank castle/punisher mais là il est dans l’espace {mais alors pourquoi le même, oh industriels des comics en l’occurence Marvel ?}, il est dans l’espace et j’aime beaucoup le dessin, ce qui est capital, il est dans l’espace et il démolit des méchants bizarres à tout bout de champ
c’est tout

franchement ce truc aurait très bien pu être publié dans metal hurlant
c’est débile, marrant, violent et
ce qui est capital
j’aime beaucoup le dessin

bon je crois que je dois placer ici un petit commentaire
a propos d’un de ces nombreux disques
prenons, au hasard,
tiens, celui là excellent disque de henry cow
pourquoi je dis de henry cow alors qu’il est attribué à slapp happy aussi ? tout simplement parce que les disques de slapp happy ne sont pas bons et les henry cow sont tous bons
donc je généralise même si c’est faux
autre question, sont ce des hippies ?
déjà ce sont des anglais donc ce ne sera jamais des vrais hippies et en plus
le disque est très bon et en plus ce sont des communistes
dans ce disque il y a les excellents individus peter blegvad, john greaves et anthony moore qui ont tous sortis des disques solos très BONS

salut