on peut être comme tout le monde
aujourd’hui simplement
comme tout le monde
on peut être n’importe qui
juste aujourd’hui
on peut être comme tout le monde
aujourd’hui simplement
comme tout le monde
on peut être n’importe qui
juste aujourd’hui
aujourd’hui
je ne mettrai pas de musique
écoutez ça suffit
je ne suis pas là
ni toi
oui, hier
au moment de m’endormir j’entends la phrase
qui claque dans la chanson
j’entends
claro que si
je voudrais maintenant n’entendre que cette phrase
et que toi tu l’entendes
ça n’est pas possible
on jouait au mille bornes
je n’ai plus rien à dire
d’autre que des musiques
des musiques que je n’ai pas faites
qui sont pour tout le monde
que je fais pour vous alors
tout me parait maintenant trop illustratif, trop déterminé, sans ambiguïté, la juxtaposition d’une image devient embarrassante, une trop grand accessibilité du sens
au détriment de la sensibilité
en même temps la musique nue la musique sans rien la musique sans la société la musique sans toi
ça n’a aucun sens
tiens je lis que cet album de richard youngs serait son album country
une fois qu’on a lu ça on est obligé de faire avec
on nous met ça dans la tête et c’est fini et c’est mort et c’est triste on essaye de nous empêcher de penser par nous même et par là on nous empêche de réfléchir au monde mais c’est vrai qu’on ne peut pas s’en passer, les gens qui écrivent ça se disent peut etre ils vont avoir envie de l’album country de richard youngs, et ils savent sûrement mieux ça que moi, j’ai acheté ce disque parce que dans le magasin il n’y avait rien d’autre, alors qu’il est gigantesque, un disque de richard youngs ça faisait partie de ce qui est possible, quand on rentre dans un magasin de disques il y a des noms qui apparaissent dans la tête et il y a l’espoir que le nom se matérialise dans le magasin et oh ça suffit il n’y a rien alors pourquoi pas ce disque
et pourquoi pas cette chanson
pourquoi pas
pourquoi pas une image
je ne connais pas cette personne
j’étais prêt à acheter le dernier chromatics
vraiment
c’est une réponse
qui est la mienne
il fait si beau
dans la rue de paris
(auch wenn’s gar nichts bringt.
auch wenn’s gar nichts bringt.
auch wenn’s gar nichts bringt.)
un homme attends le crane rasé et un imperméable trop court, bleu marine, il lit metro et ses chaussures bien propres brillent, un jeune homme en pantalon au pli tout neuf, les nouveaux SS
je suis à côté de lui et je sifflote, tout est rasé en lui
je sifflote le refrain, il lève la tête
il est dérangé
Ich will doch nur, das du begreifst, warum ich nach den Sternen greif!
je me déplace parce que je n’ai pas envie d’arréter de siffloter je pense à un moment le prendre en photo imperméable trop court boutonné de haut en bas pantalon gris chaussures noires il y a tellement de lumière sur lui je reviens dans la lumière encore maintenant je sifflote
ma lumière le trafic s’arrête une femme à vélo avance devant le carrefour et cherche du regard
on dirait qu’elle mène le trafic mais ne sais encore où aller
mais elle sait
une autre femme arrive près du jeune homme elle a les cheveux encore mouillés et elle traverse
après au bout d’un certain moment je vois le mot
le mot STERN
qui s’écrit dans ma tête en lettres noires sur fond de marbre
ou en lettres de marbre sur fond noir,
alterne lentement
je vois le mot
oui je suis là
vous savez tout
image
image trop près
image
do we have
to talk
image
about the killer
il faut la dose, il faut la dose
et je ne l’ai pas
j’espère que tout ça se tient
pour vous
moi j’arrive à suivre
c’est délicat
il y avait cette phrase
une phrase politique, j’avais dit
j’avais dit ça
non je voulais vous dire
j’ai fait une émission de radio
elle n’est pas en ligne
elle le sera
par ici
plus tard
je l’écoute tout seul
je m’écoute
vous le saviez ?
j’ai beaucoup aimé ce disque
dommage
j’ai beaucoup aimé depuis une semaine
que je l’ai ce disque sombre
qui pourrait faire peur et qui rassure
il y a toujours le comique de la peur
quoi qu’il arrive il y a le comique
a moins que je ne me trompe sur tout ça
je ré-écoute une dernière fois
et je passe à autre chose
c’est un souvenir personnel
qui n’a donc rien à faire ici
je me suis
relevé
pour vérifier
que les paroles étaient bien ce que j’entendais
peut-être que
maintenant que je suis debout
je vais prendre les armes
et mordre moi aussi
alors encore une
oh
j’aurais surement quelque chose à dire
seulement je ne suis pas là
je laisse les autres
parler à ma place, et je vois
qu’ils n’ont rien à dire
d’ailleurs, quel est le sujet ?
j’ai effacé
absence VI
je peux être très naïf
et involontairement faire
des choses qui me dépassent
là je m’en suis aperçu
c’était tellement évident
vous, vous l’auriez vu
tout de suite et vous,
aussi, toi
nous tous
nous n’avons pas besoin de cette naïveté
ni vous
ni moi
elle invente toute cette histoire
je n’ai pas encore compris pourquoi
j’aime bien ma théorie
je crains de devoir y renoncer
car j’aime bien être le seul
à comprendre
parfois
tu vois
ni là
ni ailleurs
ni à vous
ni pour vous
ou absence IV
enfin vous voyez
vous arrivez à suivre
cette fois je n’ai pas pris qu’un seul disque, j’en ai pris pas mal
oui j’ai pris l’intégrale hype williams
et les albums solos de dean blunt
« What’s up, nigga? Why you so depressed and sad all the time like a little bitch? What’s the problem, man? Niggas want to hear you rap. Don’t nobody care about how you feel, we want raps, nigga. »
il y a un peu une perte de sens
et je suis débordé par mon propre exil
quelle différence ça fait
que je ne sois pas là
quelle différence
je sais que vous voulez que je mette une vidéo
je mets une image
qui ne mène nulle part
bonjour, oui je voulais vous dire bonjour
mais je n’étais pas là
vous vous en êtes rendu compte
sans doute, je l’espère mais ça
n’est pas sur, je n’étais pas là
j’ai pris la route et je suis
maintenant
dans une sorte de prison qui n’a
pas de limites, un enfermement infini
j’ai trouvé du thé
j’ai trouvé une tartine grillée
ah non je n’étais pas là
vous avez remarqué
heureusement en lisant ça j’ai repris gout à la détestation d’une certaine forme d’humanité
celle de la loi
celle de l’ordre
et puis j’ai pensé à vous
car je n’étais pas là
et je bois du thé
i’m a real low mind.
real low mind
bonjour
je vois des gens à un concert de jean-françois laporte
ces gens sont tous assis par terre
c’est quelque chose qui me rend infiniment triste
parfois je m’asseois
si il y a une chaise
que
j’ai une chose à y faire
parfois je me lève
parfois je danse
parfois je tombe
parfois je bois
je parle
j’ai eu une pensée
un souvenir de dominique baudis
il était à un concert
aux bains douches
et un type a donné le maxi
d’artefact à jack lang
vous vous demandez ce
que moi
je faisais là
je ne sais même plus quel groupe
j’étais à gauche de la scene
si ça peut vous aider
alors je mets ça