28_lundi

{11:02} je ne me considère pas du tout 
comme ‘dessinateur’, de moins en moins d’ailleurs.

J’écoute un disque de Graham Lambkin et Jason Lescalleet. Je crois que j’ai commencé à écouter les disques de Lambkin et d’Elklink parce qu’un dessinateur m’en a parlé dans les quelques emails qu’on s’est échangés. Il me parlait plutôt de ses dessins d’ailleurs – bref, de toutes façons il a arrêté de répondre à mes emails. Plus récemment, je lisais sur un blog je crois, de la part de Guy Mercier, qu’il ne comprenait pas pourquoi Amateur Doubles de Graham Lambkin lui plaisait autant.

En tous cas, énoncer précisément les raisons qui font que c’est aussi bien est compliqué.

C’est plus facile de pointer les raisons pour lesquelles c’est mieux que, disons, par exemple, un film de Jacques Audiard ou un livre de chez Shelter Press : parce que ça ne relève pas d’une manifestation de l’air du temps, parce que ça ne participe pas fièrement (je n’arrive pas à savoir si c’est de la fierté ou de la stupidité – les deux ?) du système de la réclame, qui n’est lui-même que la part la plus cynique du système capitaliste. Ça n’est pas de la pub, ça n’est pas un produit qui vise à rassurer les gens sur le fait qu’ils sont au bon endroit, qu’ils possèdent les goûts qu’il faut, qu’il adoptent le comportement adéquat, voilà.

Mais je m’égare.

Il y avait aussi quelque chose que j’essayais de formuler hier soir en regardant notre chat, quelque chose à propos de l’équilibre à trouver entre insularité et porosité. Mais je ne suis plus du tout certaine qu’il s’agisse d’une idée valable. Ou encore, je pensais à l’odeur des vibrations – mais je ne sais plus exactement ce que ça veut dire.
Je lis des descriptions et des critiques d’Amateur Doubles, justement, donc je le cherche (sans le trouver) à télécharger. Alors j’envoie un email pour commander Millows. Pour l’instant, personne ne répond.

Quand j’essaie de rassembler mes idées, de me souvenir de ce que j’ai entendu quand j’ai écouté Salmon Run ou Softly Softly Copy Copy, il y a des bruits de ventilation mécanique et de couverts en métal. Je veux dire, c’est de ça que je me souviens, avec aussi des lambeaux de musique classique et le son d’une respiration.
Ca me fait penser : on parlait avec ma mère de la manière dont fonctionne la mémoire humaine, du fait qu’on n’accumule pas les souvenirs comme on le ferait avec des dossiers, rangés dans des tiroirs, mais en fait notre cerveau rejoue pour nous le souvenir, à chaque fois qu’on y repense. C’est une recréation permanente, et non pas des données stockées dans un système d’archives organiques.

(et donc l’idée, dans Fringe, que les personnages de l’univers alternatif prélèvent des morceaux du cerveau de Walter Bishop comme on met la main sur des cds de données, données qu’on pourrait récupérer via un lecteur approprié, apparaît comme une faiblesse de plus dans l’écriture de la série)

Bref, on vient de me répondre (pour l’achat du Graham Lambkin) et j’ai envoyé de l’argent. Je vous tiendrai au courant.

Je finis sur une anecdote comique, quand même :
Mon ami Stéphane s’est rendu la semaine dernière à la librairie BD Spirit, pour y vendre quelques exemplaires d’un livre dont je suis l’auteur. La personne qui tient la boutique, Manuel, lui dit alors qu’il en possède déjà personnellement une copie. En effet, il est voisin du label Ed Banger, et un matin, en passant devant leurs locaux, il a vu mon livre, neuf ou presque, qui dépassait de leur poubelle.

Je n’arrête pas d’y penser. Je trouve ça formidable.
J’imagine que ça me rassure sur le fait que je suis au bon endroit, que j’adopte le comportement adéquat.

24_jeudi

{21:15} au moins ils ne restent pas comme des abrutis penchés sur une table à tourner des boutons

au départ je voulais parler d’autre chose
une chose qui était bien précise dans ma tête
et qui s’est évaporée, ce qui est dommage car
je dois écrire un article sur la musique et
aussi sur la chute culturelle des poils et
voilà
ça va me revenir

salut

23_mercredi

{17:39} eh, je viens de lire l’article

le plus bête et le plus ignorant, illettré qui soit
malheureusement il ne fait que 3 paragraphes c’est un peu dommage il y avait matière à esclaffage terminal avec 2 paragraphes supplémentaires du même acabit

du coup je me suis remis le formidable disque de carter tutti void
ça s’est passé comme souvent, j’avais l’impression d’en avoir parlé
et je ne l’ai pas fait, je crois que j’avais cherché une video dans
youtube et, bien sûr que j’en ai trouvées, ça ne rend pas trop bien
d’ailleurs bizarrement il y a un CD avec le disque et la version CD
est moins bien que la version vinyle,
ça n’a pas d’importance
toujours est il que ce disque a cette rare qualité de forcer ma volonté, de changer mon état, d’imposer son oppression quelque soit mon occupation et de transformer toute situation en ce qu’il est lui , je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite ce qui ne m’empêchait pas de le mettre tout le temps et c’est devenu à un moment insupportable, d’une manière tout à fait agréable et horrible
une substance molle qui rentre dans le crane et fige le temps

sinon, un petit peu plus loin que la première page de résultats de google avec des photos à poil
il y a ça

20_dimanche

{12:55}

Rien ne se passe jamais comme prévu : j’avais posé quelques livres sur le lit, fait couler du café et téléchargé les EPs de My Bloody Valentine.

Ensuite je m’arrête, j’écoute la musique. Je ne trouve pas ça désagréable, des fois même très joli. C’est problématique il me semble (de trouver ça tellement mignon ?). En tous cas, je réfléchis. Je vois sur twitter l’annonce du post de Guy, je viens écouter le premier morceau (pas encore le deuxième). J’ai oublié les livres et le café refroidit. Mais le morceau me plait.
Me revient en tête l’ébauche de quelques idées que je voulais écrire ici. Mais c’est flou (bien sur). Alors je remets My Bloody Valentine en fonds et je lance X-Com (c’est un jeu) que j’ai téléchargé en torrent, dans une version pour mac. Je tue des aliens et je mets des armures à mes troopers.
J’ai perdu une heure. La musique s’est arrêtée ; je vais sur Itunes (je suis en train de ranger mes fichiers, depuis que je me suis rendue compte qu’il y avait plein d’albums que je n’avais jamais écoutés). Je mets un truc de Möslang et Guhl qui a l’air très bien. En fait ça dépend : on dirait parfois le free jazz que j’écoutais il y a 10 ans, quand j’allais à Musique Action, à Vandoeuvre, avec des gens qu’aujourd’hui je ne vois plus. J’ai vu, en vidant mes dossiers de spams, que certains de ces gens sont maintenant des poètes sonores reconnus. D’autres font de la musique. Il y en a certains que je vois toujours, bien sûr.
Bon maintenant je repense à autre chose, d’une autre manière (ce qui veut à peu près dire que je ne sais pas vraiment à quoi je suis en train de penser – enfin ça ne veut rien dire, vraiment).

Bref, il y a cette perspective bizarre, dans laquelle je nous vois tous, des silhouettes colorées sur un plateau en carton. Je vois ceux qui font de la musique, de la poésie, des livres. Je nous vois 10 ans (15 ans) plus tôt. Je vois les autres, je me vois moi. Je me demande où se situent les choix qu’on a fait, ou pourquoi on les a faits.
Est ce qu’on est là où on voulait être ? Oui la question est un peu con, évidemment.

A un moment le disque de Norbert Möslang et Andy Guhl était pas mal, mais maintenant c’est assez franchement chiant (j’ai mis le My Bloody Valentine à la corbeille, aussi).

Avant, j’expliquais que je m’étais fait tatouer pour inscrire sur ma poitrine un rappel à l’ordre : que le moi de demain (d’aujourd’hui donc) se souvienne qu’il évolue sous le regard sévère du moi d’aujourd’hui (hier). Enfin bon, ça ne se passe donc jamais comme prévu et aujourd’hui je suis incapable de savoir ce que j’aurais pensé (ce qu’on aurait pensé, ces amis, ces anciens amis et moi) de ce que je fais aujourd’hui, de ce qu’ils font. Je me rends compte, seulement, que rien ne colle vraiment derrière l’aspect d’une correspondance parfaite, d’une adéquation idéale entre nos aspirations de jeunesse et nos activités actuelles. Enfin, je ferais mieux de ne parler que pour moi. J’imagine que d’autres sont peut-être satisfaits, ou ravis, ou fiers.

J’avais prévu de mettre un morceau d’Ornella Vanoni, mais en fait non.

{11:23} pour Nabila III

la journée ne pourra pas être pire
que celle d’hier

si ?

19_samedi

{18:22} je dédie cette chanson à ceux et celles qui se demandaient où j’étais pendant

ces six derniers mois

les autres sont des connards
ou des connasses

et la voilà
en entier

18_vendredi

{23:38} oh la

la, c’est trop beau
cette page

{14:01} actualités

le retour du
ça fait peur
non ?

17_jeudi

{22:11}

j’essaye de dormir

16_mercredi

{20:36} allez

13_dimanche

{14:47} Tags rue mourir banane cheveu sarkozy

Je me suis jamais battue pour la moindre idée politique, d’abord parce que les miennes sont indéfendables, ensuite parce que je me suis toujours tenue à distance de mes ennemis. Mais comme d’habitude je suis en retard et je trouve pas la rue. J’entre dans un restaurant, les deux meufs n’ont pas l‘air de savoir où elles habitent. Tout est fermé, je viens de rater la tête de Hollande sur l’écran lcd. On entend des petits cris de joie par les fenêtres, l’ambiance dans la rue est plutôt maussade. Devant le Rex un gros malabar me dit que les français sont des nazes, je peux pas lui donner complètement tord, je lui demande quand même mon chemin. Il répond « première à droite » et je fonce dans la direction indiquée. Je mets cent mètres à réaliser que c’est une blague. Je repasse devant le gros qui ricane : « la France est foutue ». Il est vraiment très gros, je trace en serrant les dents. Au coin je vois la rue que je cherche, il reste quinze mètres. Je file vers mes chips à l’ancienne. C’est là que les choses prennent un virage étonnant. En passant devant deux beurettes, je les entends qui se foutent de ma gueule : « mate elle, comment elle rentre pleurer pour Sarkosy », hinhin.

En temps normal ça m’aurait plutôt fait marrer qu’on me prenne pour une sarkosiste, mais le type m’a vraiment énervée et je fais un truc débile, c’est à dire que je me plante devant les deux ados et je leur demande si elles font un micro trottoir parce ça m’intéresse de savoir pour qui j’ai voté, tu vois. Les pouffes commencent à m’insulter direct en prônant la liberté d’expression. Elles sont hyper excitées, je tente un ta gueule666, et je me casse sans attendre la réponse.

Au bout de 2 mètres, je sens une douleur piquante dans les cheveux, j’ai juste le temps de me retourner et d’agripper la brunette qui essaie de m’arracher le scalp. J’essaie de me rappeler mon manuel de self défense pour femme, j’attrape une touffe de ses cheveux et je tire comme un dingue. Je sens ses vertèbres qui plient. Sa copine vient en renfort et commence à insulter ma mère en me donnant des coups de pieds. Je leur dis que c’est des pauvresses, à deux contre un, et qu’elles ont pas de couilles. L’insulte a l’air aussi efficace que l’insulte maternelle sur moi. J’ai le cuir chevelu en feu, la deuxième fille me tourne autour en bottant mes fesses avec ses talons compensés. Il y a au moins trois personnes qui regardent la scène dans le café en face, plus l’épicier qui nous conseille d’arrêter en surveillant ses bananes. Finalement c’est leur pote blackos qui nous sépare et me dit de me barrer. J’ai une poignée de cheveux en moins et le cou démis. J’essaie de me remettre du petit incident dans la cour de l’immeuble. En haut j’entends mes potes qui se congratulent, et trinquent à la solidarité. Comme ce site est un blogue d’humeur musicale, je vous mets la musique que j’écoutais juste avant qu’on me révèle mon appartenance politique, sa mère.

12_samedi

{22:15} Comes with a yellow insert and a sticker

On ne trouve vraiment plus rien dans les Records & Video Exchange, ou ridiculement cher
je n’ai acheté aucun disque à Notting Hill, ni à Rough Trade
juste téléchargé ça

11_vendredi

{20:54} eh bien voilà j’avais un truc à dire et maintenant

j’ai oublié donc
regardez ce truc

voilà
ça m’est revenu, c’est
une histoire de controleur
ratp

à plus tard

8_mardi

{14:09}

oups
j’étais sur d’avoir mis
ici une video de luscious jackson
parce que je n’avais aucune envie
d’écouter les beastie boys, non
alors je me suis dit tiens je vais essayer d’écouter
une fois de plus
luscious jackson, j’aimais tellement ce disque et puis ensuite je ne l’aimais vraiment plus du tout et
là, clic
aussi j’avais essayé de combiner ça avec une video porno qui traine sur mon bureau depuis des mois
voire des années, enfin, porno, allez non et je suggérais de la passer en boucle comme ils disent
dans les blogs, j’ai passé un certain temps à trouver un moyen technique satisfaisant pour intégrer
la vidéo ici et voilà, on est mardi, à la place je vous écris le making of qui n’a pas été
autre disque que j’écoute tout le temps, c’est safe as milk de captain beefheart
vous savez moi aussi je suis snob, je n’avais pas ce disque et j’en ai trouvé un pas cher
maintenant je l’écoute tout le temps, c’est très surprenant car assez classique parfois on dirait
un peu les seeds, vous savez c’est pour ça que la critique ne sert plus à rien, à rien d’autre
que passer les plats des agents de placement, d’où par exemple la réussite d’un label comme sacred
bones qui doit inonder ces gens de papiers bien écrits qui leur donnent l’impression de participer
à un truc nouveau et rare, et nous on les regarde et on sait d’où tout ça vient et on hausse les
épaules, sans plus, n’importe qui peut chercher safe as milk et le trouver instantanément {même sans
megaupload, oui} et se faire sa propre idée, et si ça ne lui plait pas il peut passer à autre chose
sans que cela porte à la moindre conséquence sur rien, moi je ne serais pas au courant de ce qui
s’est passé. DonVV
oui il y a la séparation
la séparation qui est entretenue par les marchands
la séparation qui provient de plus en plus de toutes vos machines
de vos applications, celles qui sont là pour vous rapprocher et qui
vous enferment dans votre monde de propriété individuelle, de moyens
de consommation, bien sur on le sait le hardware est devenu vecteur
de consommation software, le même principe est adopté partout, on
vous donne un téléphone pour que vous consommiez du temps de forfait
on vous donne une machine à café pour que vous consommiez des capsules
en série limitée, on vous donne l’imprimante pour que vous consommiez
des cartouches de couleur, on vous donne le progrès technique pour
qu’il y ait la séparation la plus extrème par l’amplification des
communications
et, oui, vous le savez la cybernétique
tout ça ne détruit en rien l’enthousiasme pour
la musique
je suis dans mon salon, j’écoute l’album live de factrix et monte cazazza en écrivant ces trucs
ce qui me donne le sentiment d’appartenir à une fraction dissidente de cette société
oui, c’est vrai et naïf,
mais c’est vrai
et c’est naïf et
c’est du snobisme
et alors

ça n’a pas d’importance
quand j »écoute ce disque je ressens des choses qui ne sont pas si facilement définissables et qui ne sont pas si simples que celles ressenties par un participant à une réunion à la bastille, place de la concorde et qui chante indifféremment la marseillaise comme les autres place de la concorde, place de la bastille avec la télévision qui filme cette démonstration gigantesque de sépartion

après j’ai aussi vu l’exposition les maitres du désordre, très intéressante exposition avec des objets incroyables pour certains, et un peu décevante aussi {la dernière salle est ridicule} évidemment je n’y ai lu aucun texte, je n’aime pas la médiation culturelle, on est toutefois condamnés à ne jamais comprendre réellement de quoi il retourne dans ces pratiques majoritairement religieuses – moi je m’intéresse au chamanisme – on reste toujours touriste et extérieur à tout ça, enfin ce que j’en retiens, c’est que la vie humaine n’est pas organisée de manière monolithique et universelle et il n’y a aucune raison, ni besoin qu’elle le soit bien au contraire
ce qu’il faut détruire c’est l’universel et sa prétention totalitaire à régler uniformément nos vies et nos sensations
starbucks picasso
{le film de paul mccarthy est très drôle}
même si le mot normal revient momentanément au gout du jour il ne cache pas la volonté de celui qui l’arbore de nous diriger, uniformément et partout,
contrairement à deleuze, je suis de gauche et je dis qu’il faut détruire le monde, détruire le pays, détruire la ville, détruire toute volonté d’organiser le lointain
détruire ceux qui ont des solutions pour nous, à leurs problèmes

je devrais sans doute relire, je ne le fais pas
vous pouvez mettre des commentaires
c’est un bl*g

4_vendredi

{10:06} Débit (pour changer)

(en résonance avec Nabila, ou pas)
donc, je fouillais dans la muraille de disques (2 x 2,50 m environ) en me disant que je pourrais vivre sans, et puis non, jamais, et je me félicitais d’avoir acheté ces premiers disques des Bérus pour pas cher chez Parallèles, naguère, du coup je mets Nada et ça me glisse dessus, tout ça…

Hier j’étais chez le disquaire du coin (presque, à qq rues, dans mon barrio) pour voir s’il avait qq vieux Soft Cell & Marc Almond (ma fixette de la semaine), oui, il en avait mais je n’ai pas acheté, trop cher (c’est subjectif, hein), bref on vit tout aussi bien avec des mp3, en fin de compte, c’est aussi ça, la vieillesse… Rien de bien neuf, rien de bien enthousiasmant.

Amputé, etc.

Je me rappelle mon unique visite à la boutique Bondage (1988-9), rue du Roi de Sicile pour y déposer des S2 l’art? Crucifixion/Fascination, ça vendait pas mal chez Bondage…

Bon, je vais étendre le linge
(vidéo)

{9:38} « on était plus dans la fraîcheur des découvertes, tu ne pense pas ? »

on s’écrit des emails avec sami, on parle des gens qui sont payés pour parler des disques et des livres –

il y en a qu’on connait personnellement alors on a tendance à les excuser –

je lui raconte que j’ai entendu olivier lamm (je ne le connais pas) sur une radio publique nationale prendre part à un échange fatigué avec des personnes fatiguées à propos de disques – ils parlent d’un groupe qui s’appelle death grips, que j’ai soigneusement évité jusqu’à présent probablement parce que je suis snob ( mon radar fonctionne en éliminant les objets que j’ai l’impression de voir partout) –
bref, une des personnes fatiguées parle d’eminem (parce que c’est du rap aussi, voyez vous, et qu’ils sont énervés, ces gens-là) – olivier lamm parle de mark e smith (je viens d’aller voir sur pitchfork, ils parlent de mark e smith aussi) –
bien sur, il n’y a rien à prouver dans un sens ou dans l’autre – et il ne s’agit pas ici d’esquisser le début d’une démonstration (démontrer quoi ? que je suis snob ? que les journalistes doivent manger ?) –

j’imagine qu’il ne faut pas s’en soucier, je veux dire, des gens qui parlent à la radio nationale – Guy fait ça très bien (ne pas s’en soucier, ou donner l’impression de ne pas s’en soucier) –

de mon coté, c’est moins évident – ça m’agace et ça m’abat un peu, je dois dire, toute cette facilité –
je regrette cette perte de temps et d’énergie (la mienne surtout) –

bon, en l’occurrence, je n’en veux à personne – j’ai découvert des choses qui m’ont beaucoup plu grâce à olivier lamm – bref, c’est pas vraiment la question –

sami me dit que tout ça est surement un peu lié au fait qu’on vieillit – tout ça, je crois que ça veut dire : la difficulté de rencontrer des propos qui font écho avec justesse à ce que je ressens face à la musique –

(je mets une vidéo pour les personnes qui ont déjà décroché)

ça me rappelle ce projet qu’on avait avec un ami dessinateur et un musicien de créer un site internet – on voulait que quelqu’un dise enfin beaucoup de mal, quelque part, de toute la production majoritaire – on voulait parler des gens à qui on donne de l’argent parce qu’ils prennent part à l’effort publicitaire général (une sorte de remerciement de la part des instances officielles) – on voulait parler de la nausée générée par les agents du bon goût et de l’élégance –

évidemment, on ne l’a pas fait – on a eu des bouts de débats (« critiquer pour critiquer ? », « anonymes ou pas ? », « donner libre cours à l’aigreur ou pas ? ») – voilà –
des fois je regrette de ne pas l’avoir fait, tout seul – ici, parce que je lis un fanzine musical lyonnais et que j’ai l’impression d’avoir entre les mains une mauvaise photocopie de ‘magic’ – là, parce que j’écoute des débats à la radio à propos de rufus wainwright –

bon,
voilà –

dans un dernier email, sami me dit encore : « moi j’ai toujours énormément d’enthousiasme à écouter de la musique et à y m’intéresser, peut-être encore plus qu’avant, mais je dois dire que je suis presque devenu réac concernant la musique actuelle » –
c’est peut-être ça, on est devenus réacs – snobs et réacs –


allez, salut, je vais mettre un cdr de sunroof! –

3_jeudi

{22:08} pour moi-même

2_mercredi

{9:16} pour Nabila II

et

1_mardi

{18:26} moderne


j’ai écouté ce disque plusieurs fois


le probleme avec avengers c’est que les produits se battent tout au long du film contre l’histoire et donc l’humain, ils ont leur identité de produit à défendre et prennent toute occasion pour affirmer cette qualité différenciatrice, ils sont aussi condamnés à répeter systématiquement leur propre histoire de produit qui est le résultat d’une lente accumulation de choix marketings qui viennent se jeter les uns contre les autres et qui finalement ne peuvent jamais avoir de sens. c’est le révisionnisme qui l’emporte, le produit raconte une version opprtuniste de l’histoire de son développement industriel à un autre produit qui l’a déjà entendu quantité de fois – quoiqu’un peu différente et fondamentalement incohérente – et qui lui-même n’a comme seul réponse que de lui réciter sa propre destinée industrielle. le tout ne construit pas un nouveau produit cumulatif des révisionnismes il produit une dérivation inutile et bruyante des hurlements marketings qui s’entrechoquent. à la fin on est tout surpris de voir le nom de jack kirby apparaitre, mention obligatoire industriellement qui rappelle simplement le créateur de personnages ne nous dit rien non plus de l’être humain jack kirby, dessinateur et autres moments, de ce qui le différencie du personnage le plus haissable du film playboy, philantrope et multi-millionaire .
sinon c’est pas mal.

29_dimanche

{16:52} confessions

je n’ai pas vraiment de choses nouvelles à raconter –

maintenant je me méfie je dois dire, parceque j’ai vu que guy repostait les entames des articles sur un groupe facebook – et que bizarrement, les gens semblaient préférer faire des commentaires là-bas plutôt qu’ici –

ça ne me dit rien de bon –

de mon coté, histoire de dire, j’ai posté un commentaire sur un site internet aujourd’hui – je me suis sentie aliénée (par la puissance anecdotique de mon geste) à la seconde où je l’ai fait – ou plutôt à la seconde où j’ai vu que je l’avais fait –
pas la peine de vouloir mettre les points sur les i pour signifier que nazi knife n’est pas ceci ni cela – les gens avancent ensuite des excuses – comme si moi je leur parlais de ma mauvaise nuit pour justifier mon indigence intellectuelle –

aussi, j’avais pensé un moment parler de politique – c’est sans intérêt il faut bien dire – le seul affranchissement à ma portée se réalise contre tous – quand le processus d’affranchissement se fait collectivement, c’est par accident, et sur la base d’un malentendu –

(je n’ai pas trouvé de live sans playback) –

j’ai aussi envoyé un email à une personne médiocre, un email strictement intéressé –
voilà –

ah oui aussi, c’était ce morceau là que je voulais faire passer en fonds sonore de mon interview à la radio :
comme ils ne l’ont toujours pas diffusée, je me dis autant le mettre ici –